Que ce soit dans le fixe ou dans le monde mobile, les opérateurs virtuels tirent leur épingle du jeu. Ils se différencient par des offres tarifaires attractives, des services souples et une proximité clients. Des atouts qui séduisent les entreprises.
À l'instar de la percée de Coriolis et de Debitel, l'émergence des opérateurs sans réseau dans la téléphonie mobile a vulgarisé le concept de mobile virtual network operator (MVNO). Pourtant, leurs confrères de la téléphonie fixe (FVNO) les ont devancés, tels Direct Line ou Golden Line. Depuis 1996, le code des postes et des télécommunications distingue en effet différentes catégories d'acteurs du fixe par le type de licences que l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes leur attribue : une licence L.33-1 à ceux qui disposent d'un réseau et une L.34-1 aux seuls fournisseurs de services. Le marché du grand public doit être distingué de celui des entreprises. Dans le premier cas, ce sont les grands groupes de la distribution et des médias comme M6, NRJ, Universal ou la Fnac qui appliquent, à peu de choses près, une même recette, fondée sur des formules prépayées à prix cassés et un positionnement « jeune ». Conséquence : ils tirent la moyenne des prix vers le bas. Les MVNO qui ciblent les entreprises, en plus d'être moins nombreux, offrent d'autres avantages par rapport aux premiers. En effet, leurs clients sont plus enclins à se déplacer à l'étranger et devraient se connecter de plus en plus à leur entreprise en haut débit. « In fine, ils ont une facture moyenne plus élevée que celle des particuliers », précise Carole Manero, consultante à l'Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe. La baisse des tarifs de la mobilité, voulue par la Commission européenne, peut mettre en danger certains MVNO, comme Transatel, qui s'est spécialisé, à ses débuts, dans des tarifs de mobilité concurrentiels. Cet acteur a compris le danger et a entrepris sa diversification avec succès. Il est devenu mobile virtual network enabler (MVNE), « c'est-à-dire qu'il est capable d'aider toute entreprise qui le souhaite à devenir MVNO », explique Philippe Vigneau, directeur du développement des affaires et de la communication de Transatel. L'opérateur Normaction, issu de l'univers du fixe, est son premier client. Celui-ci se concentre sur le marketing et la vente, pendant que Transatel gère, pour lui, la relation avec les opérateurs de réseaux, en l'occurrence Bouygues Telecom. Le « push e-mail » démocratisé L'opérateur Ten est un cas particulier. Il cible les grands consommateurs de messagerie. Si bien qu'il intéresse aussi les petites entreprises ou leurs dirigeants. Le quotidien Metro, par exemple, a décidé d'abonner ses journalistes pour jouir de la messagerie électronique en push avec pièces jointes en illimité. C'est du Blackberry sans Blackberry. Jean-Louis Constanza, président du directoire de Ten, est d'ailleurs « fier de cette innovation maison qui démocratise le push e-mail ».
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