En développement, les modèles d'abonnement à un service ou de location d'un bien impliquent un nouveau type de facturation. (crédit : D.R.)
Une étude de l'Ifop montre le développement du modèle de la souscription (location ou abonnement) aux dépends de l'achat. Non seulement les modèles économiques des entreprises sont transformés mais cela impacte lourdement les systèmes d'information.
Les outils habituels de gestion de la relation clients ne permettent pas de disposer de la souplesse requise par les modèles économiques dit « à souscription » ou relevant de « l'économie de l'usage ». Ces modèles reposent sur des abonnements à un service ou des locations d'un bien au lieu d'un achat. Surtout, ils impliquent une modification de la tarification appliquée selon un grand nombre de critères ou selon des impératifs marketing très variables.
« Nous ne pouvions pas gérer dans notre gestion de la relation client classique nos nouvelles solutions de traitement du courrier » a ainsi témoigné Vincent Deriot, DSI de Neopost, lors d'une présentation organisée par le prestataire SaaS Zuora. Neopost s'est donc tourné vers cet éditeur qui se vante de savoir gérer les modèles de facturation les plus complexes et les plus souples avant de rebasculer les informations utiles vers les systèmes classiques (comptabilité, CRM traditionnel, etc.).
La contrainte non-économique pousse à l'adoption de la souscription
Zuora a surtout présenté les résultats d'une étude menée par l'Ifop à son instigation. Cette étude a montré combien le modèle de la souscription se développait actuellement. Surtout, par rapport à la population générale, les jeunes 18-24 ans et les catégories socio-professionnelles élevées sont des groupes plus enclins que la moyenne à recourir à la souscription. Ce modèle n'est donc pas un modèle de crise auquel on aurait recours faute de capacité économique à acheter mais bien une transformation de la relation socio-psychologique à la propriété.
D'autant plus que les contraintes rencontrées en lien avec la possession d'un bien pousse à passer à la souscription. Par exemple, les Parisiens sont plus enclins à souhaiter louer une voiture quand ils en ont besoin d'une plutôt que de la posséder, simplement parce que garer une voiture à Paris est compliqué et coûteux. A cela s'ajoute le fait que près de la moitié des Français (57% des CSP+, 61% des 18-24 ans) veut consommer davantage selon ce modèle et les trois quarts estiment que la consommation par souscription va être plus importante dans les années à venir. Les entreprises vont donc être de plus en plus nombreuses à devoir être capables de proposer ce modèle de facturation.
Le modèle classique de propriété reste dominant... pour l'instant
Cela dit, le modèle classique de l'achat reste très largement dominant pour l'instant. Interrogés sur le principe général, plus de neuf français sur dix trouvent important de pouvoir conserver un bien acheté et d'en être réellement propriétaires. Malgré tout, disposer des produits les plus récents séduit 71% des personnes interrogées et renouveler régulièrement ceux-ci intéresse 63% des répondants.
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