Comment réduire les coûts logistiques ?

Le « presque » tour du monde en 80 jours La PME ou l'agence bancaire qui commande une dizaine de PC ignore que les matériels qu'elle a commandés ont parcouru plus de 20 000 kilomètres, dont un bon tiers en Europe. Reprenons depuis le début : les micro-ordinateurs partent de Chine, arrivent par bateau 8 semaines plus tard, aux Pays-Bas par exemple, sont pris en charge par l'unité d'assemblage et de configuration de la zone EMEA, stockés dans l'entrepôt européen du constructeur, en Allemagne par exemple, partent chez un grand grossiste généraliste en région parisienne, repartent vers chez un sous-grossiste de province, qui livre son client dans la ville préfecture du département, lequel livre les 10 PC à son client basé dans une ville sous-préfecture. Tout cela a pris environ 80 jours, ce qui ne peut en aucun cas être perçu par le client. Bref, quand ils arrivent à destination, les matériels ont déjà fait 5 trajets, qui ont gonflé la facture et généré l'émission de plusieurs kilos de CO2 superfétatoires. Cette dernière précision n'est pas anodine : chez tous les constructeurs et grossistes contactés sur ce sujet, la qualité du bilan carbone a désormais autant d'importance que l'économie sonnante et trébuchante qu'ils pourraient réaliser en changeant de processus. Quelles étapes supprimer ? Ce parcours en 5 étapes (ou plus) devrait être en voie de disparition : dans les faits, il reste la règle dans plus d'un cas sur deux pour le marché professionnel. « Le dropshipment vers les clients finals représentent d'ores et déjà 60% de nos livraisons, estime René-Luc Caillaud d'ETC, mais il serait possible d'aller beaucoup plus loin ». Aller plus loin, cela signifie selon le grossiste se rapprocher des 80% ou plus, mais aussi supprimer des étapes : « les constructeurs pourraient augmenter la part des livraisons directes au client final », poursuit René-Luc Caillaud. En d'autres termes, l'enjeu est de passer de 5 étapes à 3, voire 2 (Asie-Europe puis Europe-client final). Le propos peut paraître révolutionnaire : les grossistes factureraient des marchandises qui ne transiteraient pas dans leur stocks... De fait, la question qui vient immédiatement à l'esprit est : à quoi les grossistes vont-ils servir si ce schéma se met en place ? « Le rôle des grossistes est d'optimiser la chaîne logistique sur ce marché et ils doivent le faire même si l'une des étapes à supprimer est leurs entrepôts, répond René-Luc Caillaud. Par ailleurs, cela fait des années que la fonction des grossistes va bien au-delà de la logistique : elle porte aussi bien sur l'animation commerciale et marketing d'un réseau de plusieurs milliers de revendeurs que sur la prise en charge du risque financier ou sur la diffusion des informations vers les professionnels ». Gérer les ventes « à l'arrache »

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