Seulement 20 % des grandes entreprises sélectionnent leurs partenaires en fonction de leur taille. C'est l'une des nombreuses révélations d'une étude sur les relations entre elles et les PME, commandée notamment par le Syntec.
Les PME des secteurs du logiciel et des services ont encore tout à espérer de leur collaboration avec les grands comptes. C'est ce que montre une nouvelle étude réalisée par le cabinet Markess International, qui a disséqué au dernier trimestre 2006 les relations entre PME et grandes entreprises pour le compte du Syntec informatique, du Cigref et de quelques autres partenaires. Le cabinet a pour l'occasion interrogé une quarantaine de grandes entreprises et 84 PME. À la lecture des résultats, on s'aperçoit que PME et grands comptes ne voient pas tout à fait leurs relations de la même façon, et que leur vision est même radicalement différente de ce que véhiculent les idées reçues. Ainsi, les premières estiment que l'obstacle principal à leur référencement chez les grands comptes tient à leur taille (62 % des réponses). Les PME mentionnent ensuite leur manque de notoriété (35 %) et la longueur des processus d'achat des grandes entreprises (42 %). Pour leur part, les grands comptes avancent comme premier critère de sélection d'un partenaire PME son assise financière (70 %), puis son envergure internationale (30 %). Et, surprise : la taille de l'entreprise n'est évoquée que dans 20 % des réponses. De quoi faire rêver les plus petites. Selon l'étude de Markess, près de 97 % des grands comptes interrogés recherchent en fait surtout la capacité d'« innovation ». Ce terme très en vogue recouvre un champ très vaste incluant des notions comme la réactivité, la croissance et l'assise financière, l'offre, l'investissement en R & D, les brevets, la veille technologique, la maîtrise des méthodologies et normes, la stratégie, etc. Jean-Pierre Nobile, coprésident de la commission PME au Syntec, confirme que, même de petite taille, si l'entreprise dispose d'une réelle valeur ajoutée, elle accède tout de même aux référencements chez les grands comptes. D'ailleurs, la chambre syndicale est fortement impliquée dans l'aide aux PME. Outre ses propres actions en ce sens, elle s'est alliée l'an passé avec le Cigref pour décliner, dans une charte commune, le Pacte PME au secteur des logiciels et des services. Les PME de ce domaine ont donc un bel avenir devant elles si elles savent faire montre d'innovation. Mais 42 % d'entre elles considèrent que passer par des tiers dans leurs relations avec les grands comptes ne facilite guère l'innovation, et que cela conduit même à brider l'inventivité ou à une perte de réactivité. Un frein qui ne sera cependant pas si facile à lever car, selon Markess, il y a encore aujourd'hui dans le secteur un fort pourcentage d'intermédiation (70 %) que ce soit en sous-traitance (37 %), en partenariat (36 %) ou en cotraitance (18 %).
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