« Nous ne sommes plus un fournisseur de matériels de stockage, mais un éditeur de logiciels pour gérer les données », assure Gal Naor, le CEO de StorOne. (Crédit S.L.)
Toujours aussi passionné, Gal Naor, le CEO de StorOne, prend le virage de la virtualisation du stockage avec sa plateforme VSC (Virtual Storage Containers), qui repose sur un hyperviseur maison baptisé One Storage Engine.
Acteur historique dans l'industrie du stockage, avec notamment la création de Storwize cédée en 2010 à IBM, Gal Naor est désormais un dirigeant totalement investi dans sa dernière pépite StorOne. Nous vous avons déjà parlé des innovations de cette start-up israélienne fondée en 2011, à savoir l'adoption du stockage cloud en local et le stockage as a service avec un prix au Go très compétitif. Aujourd'hui, Gal Noar met en avant une approche désagrégée du stockage avec un découplage total entre le matériel et le logiciel grâce à la virtualisation. Si la solution baptisée VSC (Virtual Storage Containers) utilise le terme container, il s'agit en fait d'une plateforme de stockage reposant sur un hyperviseur de type 1 baptisé One Storage Engine qui propose d'utiliser au mieux toutes les ressources disponibles (contrôleurs, mémoire, SSD et disques durs) comme ESXi et KVM le font sur un serveur. Il s'agit d'un système de provisionnement et de gestion du stockage, avec des protocoles d'accès aux modes bloc, aux fichier et objet pour les conteneurs de stockage virtuels. Précisons qu'un espace VSC doit être dédié à une charge de travail avec un protocole et un système de fichiers spécifiques.
Chief Product Evangelist, Jeff Lamoth assure le marketing de la solution VSC de StorOne. (Crédit S.L.)
« Vous pouvez utiliser n'importe quels hardware, contrôleurs ou réseau », nous a indiqué lors d'un IT Press Tour à Tel Aviv, Jeff Lamothe, Chief Product Evangelist chez StorOne. Un vétéran du stockage passé chez Compellent, EMC, HP, et Pure Storage. « Vous achetez le matériel et nous envoyons le software. Un de nos partenaires peut assurer l'intégration si nécessaire ». VSC vient fournir un espace de stockage unique - avec isolation et chiffrement entre les volumes - en fédérant les capacités de différents Jbod (5 à 6 avec un simple ou un double contrôleur sur un serveur Linux) dans son système RAID virtuel (vRAID). Une extension avec un Jbod Raid est envisageable si besoin. Si VSC prend en charge la hiérarchisation des différentes classes de lecteurs, la plateforme n'assure pas de réduction des données : « la compression des données a moins de sens aujourd'hui, car la capacité des lecteurs est beaucoup plus importante et les tarifs meilleur marché », nous a indiqué le CEO, précurseur de la compression avec ses baies Storwize en 2004. Et, il ne serait pas nécessaire d'optimiser la base matérielle, puisque grâce à l'efficacité de la partie logiciel, StorONE obtiendrait plus de performances des lecteurs, en termes d'IOPS, que les solutions concurrentes jusqu'à 1 million d'iOPS selon le dirigeant. Précisons que la tarification de la solution est calculée sur le nombre de lecteurs utilisés et non sur la capacité de stockage globale. Nous attendrons toujours le prix de la solution d'ailleurs...
Solution de stockage globale (fichier, bloc et objet), la plateforme VSC n'exploite pas de code Minio, nous a indiqué le CEO de StorOne, Gal Naor.
La plateforme VSC assure en outre plusieurs fonctionnalités clefs comme la réplication et les snapshots. « La réplication dans le cloud est une de nos solutions les plus populaires », indique le CEO. StorOne protège les données à l'aide de snapshots immuables, des millions d'instantanés en fait (toutes les 30 secondes précisément), qui propose une capacité de retour en arrière très granulaire. La solution surveille également les taux de création d'instantanés et si ceux-ci atteignent des sommets, par exemple en raison d'une attaque de ransomware, ils sont détectés et des alertes sont expédiées aux opérateurs. De plus grâce à son modèle de récupération reposant sur l'erasure coding, un disque dur de 20 To peut être reconstruit en moins de 3 heures et un SSD en moins de 5 minutes en mode bloc. La solution VSC est disponible chez AWS et Azure pour l'instant, et des discussions sont engagées avec d'autres hyperscalers. « Nous n'avons pas de problèmes pour exécuter notre logiciel un peu partout, c'est avant tout une question commerciale et marketing », explique le CEO. « Nous n'avons pas besoin d'optimisations particulières pour ces plateformes ». Un connecteur CSI est également supporté pour travailler avec Kubernetes.
Toutes les classes de stockage sont supportées par VSC, mais les performances les plus importantes sont attendues avec le NVMe flash. (Crédit S.L.)
Le CEO de StorOne explique qu'il vient compléter la virtualisation du datacenter entamée par VMware avec ESX avec les serveurs et NSX pour le réseau. Si l'éditeur de Palo Alto ne propose pas vraiment d'hyperviseur pour le stockage, il a toutefois un pied dans le domaine avec vSAN pour le bloc. Et des acteurs historiques comme Datacore, Falconstore et même EMC avec ViPR ont déjà emprunté la voie de la virtualisation du stockage, notamment pour assurer les migrations d'une plateforme à une autre. « Ce que nous proposons, c'est un moteur de stockage, une solution de classe entreprise développée pour déployer et servir des conteneurs de stockage virtuels », nous a expliqué Gal Naor. « Ce n'est pas une technologie que nous avons développée en 18 ou 24 mois, c'est l'aboutissement d'un parcours entamé il y a plusieurs années déjà avec mon cofondateur (Raz Gordon, le CTO de StorOne). C'est ma troisième entreprise dans le domaine du stockage, et nous avons déposé plus de 50 brevets. Nous possédons une connaissance approfondie dans le domaine du stockage et de la mise en réseau et nous avons développé cette technologie pendant près de huit ans ».
Historiquement concentré sur les marchés américain et japonais, StorOne élargit ses efforts à l'Europe (une dizaine de clients seulement) et l'Asie, en faisant appel à des revendeurs/intégrateurs et entend également développer ses partenariats en OEM. La société emploie aujourd'hui une soixantaine de personnes et serait positive en termes de flux de trésorerie. L'IPO avant 10 ans est un des objectifs du CEO qui n'entend pas réitérer « la vente trop rapide de Storwize ».
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