
VergeIO n'utilise pas une version standard de KVM, mais une base d'hyperviseur KVM fortement modifiée. (Crédit VergeIO)
Avec son offre de virtualisation de réseau, VergeIO veut séduire les entreprises qui n'ont pas apprécié les changements apportés par Broadcom à VMware. Sa dernière version SDN VergeFabric comprend des fonctions plus avancées de routage BGP, de surveillance de la sécurité et de gestion du trafic.
VergeIO cherche à bousculer le marché de l'infrastructure virtuelle avec son approche de la virtualisation et du réseau SDN (Software-Defined Networking). L'entreprise fondée en 2010 n'est pas une startup, mais elle ne s'était pas encore faite beaucoup remarquer sur le marché. Sauf que depuis l'acquisition de VMware par Broadcom et les rumeurs de défections de clients VMware, la solution de VergeIO est apparue comme une alternative. Au coeur de son offre, la plateforme VergeOS propose une approche fondamentalement différente des solutions d'infrastructure virtuelle traditionnelles comme VMware. Au lieu de combiner des composants distincts comme un hyperviseur, un stockage et un réseau, VergeOS intègre toutes ces fonctions dans une base de code unique. VergeFabric est l'un de ces éléments intégrés. La semaine dernière, dans le cadre de la mise à jour de sa technologie VergeFabric, l'entreprise a ajouté plusieurs fonctionnalités avancées de mise en réseau au-delà de la commutation virtuelle de base. « Si l'on regarde la pile VMware, il y a évidemment ESXi, vSAN, NSX, le tout bricolé avec vCenter », a déclaré George Crump, directeur marketing de VergeIO. « Notre proposition est fondamentalement différente, car elle intègre tout ce code dans une base de code unique, resserrée et très efficace, de sorte que les fonctions de réseau, de stockage, de l'hyperviseur et, en option, celles de l'interface graphique, font toutes partie du même code. »
Contenu et déploiements de VergeIO
Alors que l'hyperviseur ESX est au coeur de la plateforme de virtualisation de VMware, VergeIO est basé sur l'hyperviseur open source KVM. Cependant, VergeIO n'utilise pas une version standard de KVM, mais une base d'hyperviseur KVM fortement modifiée, comme la qualifie M. Crump, avec des améliorations propriétaires significatives, avec néanmoins de fortes connexions avec la communauté open-source. Actuellement, 70 % des déploiements de VergeIO se font sur site et 30 % environ via des fournisseurs de services bare-metal, l'adhésion étant particulièrement forte parmi les fournisseurs de services cloud qui hébergent des applications pour leurs clients. Le logiciel nécessite un accès direct au hardware en raison de son intégration de bas niveau avec les ressources physiques. « Depuis novembre 2023, le client type qui adopte notre solution est celui qui a est tombé à la renverse en recevant sa licence de renouvellement de VMware », a expliqué M. Crump. « Plus on possède d'éléments de la pile, plus notre histoire s'améliore ». Un rapport de 2024 du Data Center Intelligence Group (DCIG) a identifié VergeOS comme l'une des cinq principales alternatives à VMware. « VergeIO commence par installer VergeOS sur des serveurs bare metal », indique le rapport. « Il place ensuite les ressources matérielles des serveurs sous sa gestion, les catalogue et les met à la disposition des machines virtuelles. En accédant directement aux ressources matérielles du serveur et en les gérant, il les optimise d'une manière que les autres hyperviseurs ne peuvent souvent pas faire. »
Fonctionnalités réseau avancées de VergeFabric
VergeFabric est le composant réseau de l'écosystème VergeOS. Il fournit des capacités de réseau SDN en tant que service intégré plutôt que de machine virtuelle ou d'application séparée. VergeFabric est exclusivement disponible dans VergeOS et ne peut pas être déployé en tant que produit autonome ou intégré à d'autres hyperviseurs tels que VMware ESX. La dernière version de VergeFabric va au-delà de la virtualisation de réseau de base pour inclure un ensemble plus large de capacités de mise en réseau. Plus précisément, la version améliorée de VergeFabric comprend désormais :
- Le routage BGP qui permet de définir des itinéraires entre différents centres de données physiques et virtuels.
- Une fonctionnalité complète de pare-feu pour le contrôle d'accès et la sécurité.
- Des services DNS directement intégrés dans la plateforme.
- Une surveillance de la sécurité avec mise en miroir des ports pour la surveillance du trafic est-ouest et nord-sud à des fins d'analyse de la sécurité.
- La gestion du trafic, y compris la limitation du débit pour un meilleur contrôle des ressources.
Multi-location et segmentation du réseau pour les datacenters virtuels
L'une des caractéristiques les plus remarquables de VergeFabric est son approche de la multi-location qui permet de créer des centres de données virtuels. Cette capacité est particulièrement précieuse pour les fournisseurs de services qui doivent isoler les environnements des clients tout en partageant l'infrastructure physique. « Lorsqu'ils intègrent un nouveau client, ils utilisent notre multi-location, que nous appelons centre de données virtuel, pour coordonner ce client particulier dans sa propre zone », a fait valoir M. Crump. « Il partage toujours les mêmes ressources, mais à partir de ce moment-là, il s'agit de son propre monde ». Cette segmentation se fait automatiquement au niveau du réseau. M. Crump fait remarquer que dès qu'un centre de données virtuel est créé, il est automatiquement segmenté par rapport aux autres. La plateforme prend en charge un nombre illimité de réseaux, tant internes qu'externes, avec un contrôle granulaire des communications. À l'avenir, VergeIO prévoit d'intégrer davantage de capacités de sécurité dans la plateforme au cours des prochaines versions, y compris de l'IA. M. Crump a indiqué que les capacités de détection des menaces, en particulier, utiliseront la télémétrie provenant de l'hyperviseur, du réseau et des composants de stockage. « À partir de maintenant, nous essayons vraiment de tirer parti de ces données télémétriques sur des éléments généralement séparés les uns des autres », a-t-il précisé.
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