Semestriels : le carnet de notes des SSII

En quelques jours les principales SSII françaises cotées annoncent leurs résultats financiers pour le premier semestre 2008. Un rendez-vous d'autant plus attendu que la profession est réputée très sensible au ralentissement économique et soumise à des cycles de croissance.

La chambre syndicale des SSII et des éditeurs informatiques, le Syntec Informatique, avait surpris en annonçant en début d'année une prévision de croissance moyenne comprise entre 5 et 6% pour la profession. Le chiffre avait intrigué compte tenu du ralentissement économique enregistré aux Etats-Unis et de son effet logiquement négatif sur les activités de services. Six mois plus tard, la prévision du Syntec semble justifiée, les services informatiques n'ont pas essuyé de ralentissement. Les entreprises en crise le doivent à des positionnements difficiles, par exemple l'infogérance chez Osiatis (qui ne progresse que de 1,4% à 121,2 millions d'euros de chiffre d'affaires sur le semestre), la gestion des infrastructures pour ESR (en recul de 2,6% à 18,9 ME) des erreurs anciennes comme chez Ares. Les résultats classent les sociétés en plusieurs groupes. Outre les entreprises en difficulté, proches du « zéro croissance», différents acteurs sont dans la moyenne du Syntec. Des poids lourds, comme Cap, Atos,ou des SSII comme Aedian (+5% à 21,1 ME sur des activités classiques d'ingénierie et de conseil). Au dessus se retrouve le groupe des SSII « performantes ». Certaines restent généralistes comme Sopra qui réalise un bond de 12,3% avec 549,6 ME au premier semestre. Alten progresse de 21% à périmètre constant avec 420,1 ME (intégration de systèmes, infogérance, conseil et progiciels). Mais la plupart d'entre elles sont spécialisées. Micropole Univers (BI, CRM, ERP) bondit de 23% en croissance organique avec 46,2 millions d'euros, Solucom de 14%. Sopra dénonce le tout offshore Ces entreprises « performantes » accusent d'ailleurs les différences avec le « gros du peloton ». Sopra ose par exemple dénoncer le tout offshore. Certes Sopra compte 500 salariés en Inde et des unités au Maroc et en Roumanie. Son président Pierre Pasquier veut rester avant tout onshore et vise une grosse acquisition en Europe. Ces sociétés performantes sont également souvent plus internationales, avec plus de 20% au moins de leur CA réalisé en dehors de l'hexagone. Ces bons résultats semestriels d'ensemble laissent au second plan les questions de gouvernance qui ont agité les mois précédents. Les fonds Centaurus et Pardus par exemple promettent désormais de laisser tranquille la direction d'Atos Origin et se bornent à réclamer l'accélération du plan de croissance. Philippe Germond, l'actuel président d'Atos Origin ne devrait pas regretter son départ d'Alcatel où il a fait figure de dauphin de Serge Tchuruk avant d'en être éjecté. Ces SSII cotées ont un dernier obstacle à franchir, celui de la bourse. Malgré ses 21% de progression sur le semesttre par exemple, Alten n'a recueilli que 1% de hausse de son cours de Bourse mardi 30 juillet. Une incompréhension ancienne entre le métier des SSII et le monde de la bourse que les derniers résultats n'ont pas balayée.
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