Mais l'ex-digeante de la CFDT n'a pas tenté de répondre à la question de savoir si « l'informatique s'inscrivait dans les contraintes du développement durable ». Après quoi Bernard Decugis, président du directoire de Ricoh France et directeur du Snessi, a eu fort à faire pour démontrer que l'industrie IT n'était pas le mauvais élève que Greenpeace dépeignait dans son Guide pour une high-tech responsable. « Le Snessi rejoint le constat de Nicole Notat quant à la responsabilité des entreprises dans la notion de développement durable, a expliqué Bernard Decugis. Dans le domaine de l'impression, nous avons mis en place très tôt une filière, le Conibi, dont l'objectif est de collecter, transporter et valoriser les consommables et les produits usagés », a-t-il souligné. « L'enjeu pour les entreprises est de trouver le bon équilibre entre profits et développement durable, a-t-il poursuivi. Il s'agit aussi de travailler sur un double enjeu : l'innovation technologique, qui peut contribuer à satisfaire à cette exigence, et le comportement des gens. Une entreprise a tout intérêt à conduire une réflexion sur sa politique en matière de voyages, sur l'utilisation des voitures... Ce qui implique d'envisager de construire une politique nouvelle dans le domaine des ressources humaines. » Dans l'ancienne grande salle des marchés du Palais Brongniart, après une bonne heure et demie de réflexion, les sceptiques croisent les optimistes. Difficile, quoi qu'il en soit, d'éluder l'impératif sous-jacent au débat : l'intérêt financier qui semble-t-il, prime aujourd'hui encore sur toute autre considération. Jouer la carte de l'avenir Dans l'enquête annuelle réalisée par BNP Paribas Lease Group auprès des réseaux de distribution informatique, télécoms et bureautiques (lire Distributique numéro 564), les revendeurs admettaient que, en matière d'application de la norme environnementale européenne DEEE, ils ne faisaient pas montre d'un zèle excessif parce qu'ils percevaient mal le bénéfice financier qu'ils pouvaient en tirer. « Le marché est réceptif mais encore immature, avait souligné plus tôt Nicole Notat. La notion de développement durable émerge mais ne constitue pas encore un axe économique stratégique pour nombre d'entreprises. Mais celles d'entre elles qui auront anticipé très tôt les besoins et les attentes de demain bénéficieront d'un réel avantage concurrentiel. C'est le moment de faire les bons choix », a conclu l'ex-patronne de la CFDT.
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