La solution back-up as a service de N-able assure un taux de compression élevé afin de réduire le volume de stockage. (crédit : N-Able)
Le marché du back-up as a service et de la réplication de données est loin d'être saturé. Des acteurs spécialisés comme N-able peuvent trouver leur place.
L'histoire de N-able est assez originale puisqu'au départ intimement liée à un certain SolarWinds. Créée à l'origine en 2000, la société a en effet été rachetée en 2013 par l'éditeur d'Orion pour 120 M$ et est devenue SolarWinds MSP une fois fusionnée avec Logicnow racheté en 2016. Après être sorti du giron du fournisseur - juste avant l'affaire éponyme - N-able est alors redevenue une entreprise indépendante en juillet dernier. Avec toutefois à son capital toujours Solarwinds, mais également les fonds Silver Lake et Thoma Bravo. Un historique lourd à porter ? Pas tant que cela apparemment. Si le marché du back-up as a service est déjà bien encombré, il est toujours temps pour des acteurs spécialisés de se faire une place. C'est le cas de N-able qui s'est lancé sur ce créneau avec une approche protection des données. « Nous avons une capacité à récupérer les données suite à des attaques pour les fournisseurs de services managés, avec pour cela un prix très bas et des outils multitenant », a expliqué Chris Groot, general manager de N-able à l'occasion d'un point IT Press Tour le 16 février 2022. Il faut dire que le contexte est particulièrement porteur avec des investissements en sécurité et cloud qui ne cessent de progresser. En adoptant une stratégie cloud first, N-able propose un service SaaS basé sur la réplication et la récupération de données, quelle que soit la localisation. Avec son offre, N-able veut étendre les capacités de sauvegarde en dehors du périmètre de l'entreprise et de son environnement on-premise. Un sacerdoce quand on sait que dans le cadre d'opérations ransomware, les pirates n'hésitent plus - et recherchent surtout - à les chiffrer.
N-able fournit une protection basée sur les fichiers plutôt que sur l'image de la machine virtuelle. « Nous fournissons aux MSP des outils pour éviter les payloads liés aux ransomwares et récupérer les données stratégiques », indique Chris Groot. Pour cela, la société a compris que le marché se dirigeait vers des solutions flexibles et intégrées sur lesquelles il se positionne. « Nous avons comme bénéfice d'avoir des stacks intégrées, une architecture scale-out et de l'erasure coding », a fait savoir le dirigeant. En plus de cela, des fonctions de failover sont aussi proposées. Objectif : proposer un service de remédiation pour faire face aux risques cyber en particulier par ransomware et permettre aux clients des MSP de récupérer rapidement leurs données. Et côté sécurité ? « Nous avons mis en place des processus pour s'assurer que le code développé est totalement sécurisé », a répondu Chris Grott. « Nous réalisons des bugs bounty pour s'assurer qu'il n'y a aucune vulnérabilité ».
25 000 MSP clients dans 22 pays
Dans un contexte de montée en puissance du tiering, N-able propose son propre cloud privé, mais peut aussi récupérer les données sur le cloud public Azure. « On a de la flexibilité pour standardiser et utiliser le cloud public et la gestion du stockage cloud to cloud », poursuit Chris Grott. Les administrateurs ont également un grand rôle à jouer dans la récupération des données en cas de sinistre. Et ce n'est pas grâce aux bandes qu'elle pourra se faire de la façon la plus efficace. « Ce n'est pas la meilleure solution, ce n'est pas idéale en termes de vitesse », prévient le dirigeant. Concernant les copies primaires, elles peuvent être migrées ailleurs dans d'autres datacenters avec de la ségrégation réseau. Ce n'est pas tout puisque l'éditeur mise aussi sur un mécanisme de protection des données de contenus en fonction des sources de workloads. Dans le monde, N-able compte 25 000 MSP clients répartis dans 22 pays.
N-able revendique une offre cloud et as a service basé sur un control plane, direct to cloud (back up avec copie en local des données, mais en option). D'après lui, sa technologie permet via un taux de compression élevé de gagner un volume de stockage conséquent, c'est-à-dire 5 fois moindre que d'autres offres. La solution repose enfin sur un cloud privé réparti dans 30 datacenters. Les principaux services sauvegardés sont aujourd'hui les données Microsoft 365 ainsi que les serveurs et les stations de travail. Mais N-able n'exclut pas d'étendre ce périmètre à l'avenir vers d'autres applications.
Un volume de data réduit pour un upload qui gagne en rapidité
Pour contrer les idées reçues, N-able met en avant le fait que la récupération de données n'est pas un processus long et complexe. Une façon de dédramatiser la situation, mais peut-il en être autrement ? Des clients cités par N-able pensent en tout cas que ce service répond à leurs besoins de façon pertinente. « Les sauvegardes qui prenaient habituellement 8 heures ne prennent maintenant qu'une dizaine de minutes », indique Kyle Orr, ingénieur réseau chez Orr Systems. Pour étayer ses propos, N-able explique qu'une image traditionnelle stockée dont le volume incrémentiel est de 30 Go, passe sur N-able à 0,5 Go, avec à la clé un gain considérable sur le temps de récupération (upload) qui passe de 68,3 Mb/s à 1,1 Mb/s. Même son de cloche du côté de Luke Fairbank responsable back-up de Fred IT qui évoque un gain de temps passé à gérer les sauvegardes de 90 %.
Au 3e trimestre 2021 N-able a réalisé 88,4 M$, en hausse de 16% sur un an pour un bénéfice de 1,87 M$ contre une perte il y a un an de 1,13 M$. Ses revenus issus des abonnements se sont élevés à 86,1 M$, en hausse de près de 17 % sur la période.
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