Microsoft fête ses 50 ans avec sérénité

Satya Nadella, CEO de Microsoft depuis 2014, a fait des paris gagnants sur la dernière décennie de l'open source en passant par l'IA. (Crédit Photo : Microsoft)

Satya Nadella, CEO de Microsoft depuis 2014, a fait des paris gagnants sur la dernière décennie de l'open source en passant par l'IA. (Crédit Photo : Microsoft)

Une décennie supplémentaire pour Microsoft et le géant de Redmond continue d'être incontournable dans le monde de l'IT. Ces dernières années sous l'impulsion de Satya Nadella, la firme a poursuivi son virage vers l'open source, en réalisant des acquisitions et des investissements stratégiques notamment dans le domaine de l'IA.

C'est le 4 avril 1975 à Albuquerque, dans l'Etat du Nouveau Mexique, que Microsoft (qui s'appelait au départ Micro-soft) a été créée par Bill Gates et Paul Allen pour développer un interpréteur Basic pour l'ordinateur Altair 8800. Son code source a d'ailleurs été dévoilé par Bill Gates à l'occasion des 50 ans de la société. Si l'histoire de la firme de Redmond est connue, le demi-siècle est l'occasion de se retourner sur ses 10 dernières années. Et elles ont été particulièrement fructueuses pour atteindre une capitalisation boursière proche de 3 000 milliards de dollars.

Un virage open source bien orchestré L'artisan de ce succès s'appelle Satya Nadella, nommé comme CEO en 2014. Il a su rompre avec le management survolté et les stratégies hasardeuses de Steve Ballmer (il a soldé l'aventure de la mobilité issue du rachat de Nokia). Parmi ses premiers faits d'armes, la réconciliation avec le monde open source de manière pragmatique et patiente. En novembre 2016, Microsoft rejoint la Fondation Linux en tant que membre platinium, après avoir lancé une certification autorisant à faire tourner Linux sur Azure.

Mais le grand tournant est arrivé deux ans plus tard avec le rachat pour 7,5 Md$ de Github, le site de partage de code le plus populaire. « Microsoft est all-in sur l'open source », expliquait alors Satya Nadella tout en répondant aux critiques sur l'avenir communautaire du référentiel, « nous nous engageons à être les gardiens de la communauté GitHub, qui conservera son esprit de développeur, fonctionnera indépendamment et restera une plateforme ouverte ».

Rester incontournable sur les fondamentaux Si l'aventure sur l'open source a été concluante, Microsoft n'a cependant pas oublié de développer son fonds de commerce à savoir son système d'exploitation et ses logiciels de collaboration et métiers. Sur l'OS, Windows 10 a laissé la place à Windows 11 en octobre 2021, suscitant comme d'habitude des inquiétudes sur sa stabilité et les bugs des premiers pas. L'éditeur essaye maintenant de convertir les entreprises et les consommateurs à migrer vers ce dernier OS en sachant qu'en octobre 2025, Windows 10 ne recevra plus de mise à jour de sécurité à moins de payer le support pour une année supplémentaire (y compris pour le grand public). Cette migration s'accompagne aussi d'exigences matérielles nécessitant pour certains le changement de PC. Point négatif à souligner, Microsoft n'a jamais réussi à s'imposer dans le matériel malgré des tentatives avec les Surface. 

L'autre axe de développement de la société est sa suite bureautique et collaborative en mode SaaS, Office365 (lancée en 2011) rebaptisée depuis 2017 Microsoft 365. En quelques années et avec une stratégie commerciale offensive, le service comptait à la fin 2024 86,3 millions d'abonnés à travers le monde. Son outil de visioconférence Teams a été particulièrement éprouvé pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19 et il est devenu une commodité après cet épisode dans le cadre du développement du télétravail. Le volet réseau social n'a pas été oublié par Microsoft en mettant la main sur Linkedin en 2016 pour 26,2 Md$. L'idée était d'enrichir et d'unifier les profils professionnels avec les bonnes données arrivant au bon moment dans des applications comme Outlook, Skype et Office. Sur la partie métier, l'éditeur a enrichi ses plateformes CRM, analytique, pour les développeurs en intégrant de l'intelligence artificielle.

Le pari payant sur OpenAI, mais un avenir encore à dessiner Si les débuts de Satya Nadella ont été marqués par la stratégie cloud first, ces dernières années sont résolument orientées AI First. Le coup de maître est d'avoir misé sur la start-up OpenAI. En novembre 2022, elle lance ChatGPT qui va démocratiser et faire connaître l'IA générative au plus grand nombre. Principal investisseur d'OpenAI (avec près de 10 Md$), Microsoft va s'appuyer sur l'assistant IA pour l'intégrer dans la majorité de ses solutions sous le vocable Copilot. On le trouve aujourd'hui dans 365, Dynamics 365, chez GitHub,... Là encore, la société a pris une longueur d'avance sur la concurrence comme Google qui a suivi le mouvement avec son assistant Gemini et l'intégration dans Workspace.

Et pour les 10 prochaines années ? Il est probable que la vague IA va continuer avec l'arrivée des agents IA, plus autonomes et capables de gérer des tâches plus complexes. Microsoft devrait regarder aussi l'informatique quantique dont les progrès avancent vites et qui attend son « effet OpenAI ». La société américaine doit par ailleurs composer avec un environnement géopolitique incertain et des technologies fluctuantes (comme l'arrivée de Deepseek). Elle a commencé à freiner ses investissements dans les datacenters IA. Sur le cloud, elle doit faire face à une action de la part de Google auprès de l'Union européenne contre sa politique de licences et sa dominance sur Windows Server. En sachant que la Commission européenne a mis sous surveillance certains services de Microsoft dans le cadre du DMA et DSA

s'abonner
aux newsletters

suivez-nous

Publicité

Derniers Dossiers

Publicité