En avril dernier la version 11 de Windows n’était encore installée que sur 25,65 % du parc de PC tournant sous l’OS de Microsoft dans le monde. (Crédit photo : Microsoft)
À un peu plus d'un an de la fin du support de la version 10 de Windows, le logiciel d'exploitation vieux de près de dix ans est encore exécuté par 68% des utilisateurs.
Alors que la fin du support de Windows 10 approche, Microsoft incite les utilisateurs à migrer vers Windows 11, beaucoup d'entre eux ne semblant pas pressés de basculer vers la dernière version de l'OS. Selon Stat Counter, en mai 2024, Windows 10 était encore exécuté par plus de 68% des utilisateurs Windows dans le monde. Pourtant, Microsoft a déclaré qu'il fournirait plus de support technique ni de mises à jour pour Windows 10 après le 14 octobre 2025, soit dix ans après son lancement. Pour encourager ses clients à passer à Windows 11, sorti en octobre 2021, l'entreprise affiche une bannière sur les écrans des utilisateurs quand ils effectuent des mises à jour de Windows 10, pour les inciter à entreprendre « un nouveau voyage avec Windows ». La source d'information Windows Latest, spécialisé sur les informations sur Microsoft, a publié une capture d'écran de la bannière, qui, selon l'auteur de l'article, est apparue sur un appareil Windows lorsqu'il a installé la série de mises à jour du système d'exploitation de Microsoft du mois de mai.
Complications liées à la migration
Tant pour les entreprises que pour les particuliers, la migration vers les nouvelles versions de Windows a souvent représenté un défi pour Microsoft et pour les utilisateurs. Il arrive que des utilisateurs ou des entreprises sautent une mise à jour en raison d'un problème de compatibilité matérielle sur des PC plus anciens. Si une nouvelle version de Windows nécessite également une mise à jour du matériel, cela peut s'avérer coûteux, en particulier pour une entreprise. Certaines versions de Windows ont eu plus de mal à s'imposer que d'autres pour d'autres raisons, par exemple parce qu'elles n'offraient pas de fonctionnalités suffisamment intéressantes pour justifier une mise à jour, ou tout simplement parce qu'elles tombaient mal. « En général, les gens sont réfractaires au changement, et quand ils ne voient pas d'avantages à la migration, ils ne sont pas toujours disposés à basculer vers les versions les plus récentes des logiciels », a fait remarquer Pareekh Jain, CEO d'EIIRTrend & Pareekh Consulting.
Concordance de facteurs
La faible adoption de Windows 11 pourrait résulter d'une conjonction de facteurs qui ont rendu la mise à jour peu attractive. Selon Ranjit Atwal, analyste chez Gartner, même si, en tant que telle, la mise à jour est gratuite, pour les entreprises en particulier, il y a toujours des coûts cachés qui peuvent découler « de la compatibilité des applications, de la migration et de l'assistance ». La configuration requise pour Windows 11 est plus exigeante que celle de Windows 10, et les PC vendus, y compris ces dernières années avant la sortie de l'OS, ont eu du mal à être au niveau. Ce saut matériel a sans doute fait réfléchir de nombreux utilisateurs au moment d'adopter le nouvel OS.
Par ailleurs, la transition est encore retardée par les contraintes budgétaires actuelles des départements IT et par l'évolution du marché, car « les vendeurs de PC tentent d'attirer les entreprises vers des PC AI plus chers », a fait remarquer M. Atwal. Ce dernier scénario « fait peser un risque supplémentaire sur la date de fin de support de Windows 10 », a-t-il ajouté. Cependant, à l'approche de cette échéance, les entreprises et les particuliers pourraient se résigner à migrer vers Windows 11, étant donné que « les mises à jour régulières, y compris les mises à jour de sécurité, sont essentielles au bon fonctionnement des ordinateurs », a rappelé M. Jain.
Le programme ESU pour conserver des mises à jour de sécurité
Reste une solution pour les entreprises et les particuliers qui hésitent à passer à Windows 11 : le programme Extended Security Update (ESU) de Microsoft pour Windows 10. En effet, celui-ci fournit des correctifs de sécurité mensuels, mais pas de mises à jour de fonctionnalités ni d'assistance technique, pendant une période pouvant aller jusqu'à trois ans après la date limite de fin de support fixée à octobre 2025. Pour bénéficier de ce programme, les entreprises doivent payer 61 dollars par appareil la première année, 122 dollars par appareil la deuxième année et 244 dollars par appareil la troisième année. Les prix pour les particuliers n'ont pas encore été annoncés. Le support des suites bureautiques Office 2016 et 2019 de Microsoft se termine également en octobre 2025, comme Microsoft l'a rappelé à ses clients plus tôt cette année.
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