Microsoft cherche à faciliter l'adoption de ses technologies sur des infrastructures cloud concurrentes de la sienne en Europe. (crédit : Akitada31 / Pixabay)
Face aux mécontentements des opérateurs cloud européens et des autorités en charge de la concurrence qui ne lâchent rien, Microsoft avait annoncé en mai dernier un plan d'action pour calmer la grogne. Parmi les mesures qui vont entrer en vigueur au 1er octobre 2022, l'extension des droits d'utilisation pour exécuter des logiciels Microsoft dont Windows 11 sur n'importe quelle infrastructure cloud tierce.
Microsoft va apporter de profonds changements à ses conditions d'externalisation et d'hébergement pour ses clients et partenaires en Europe à compter du 1er octobre 2022. Cette décision intervient après l'annonce en mai dernier de Brad Smith, président de Microsoft, d'aider les fournisseurs de cloud européens à héberger et exécuter sur leurs propres infrastructures des produits des logiciels incluant Windows 11, dont les licences d'exploitation ont été achetées ailleurs. « Les clients disposant d'une Software Assurance ou de licences d'abonnement pourront utiliser leur propre logiciel sous licence pour créer et/ou installer des solutions et les exécuter sur l'infrastructure de n'importe quel fournisseur de cloud, dédiée ou partagée », explique Microsoft. L'éditeur prévient toutefois que ces modifications excluent des « fournisseurs répertoriés » incluant Alibaba, AWS et Google, auprès desquels les clients peuvent acquérir directement auprès d'eux des licences.
Le groupe propose aussi à ses clients disposant d'une Software Assurance ou des licences d'abonnement de bénéficier de licences Windows Server sur la base de coeurs virtuels et non plus physiques : « Aujourd'hui, Windows Server est concédé sous licence par coeur physique, ce qui signifie que les clients doivent avoir accès au matériel du serveur physique pour s'assurer qu'ils disposent de suffisamment de licences Windows Server pour couvrir tous les coeurs physiques de la machine. Avec l'option de licence de coeur virtuel, les clients peuvent choisir d'octroyer une licence Windows Server en fonction du nombre de coeurs virtuels qu'ils utilisent dans les instances. Ce changement aidera les fournisseurs de cloud à attirer les clients avec des workload Windows Server hérités facilitant ainsi leur migration vers le cloud », précise la société dans un autre blog. Jusqu'alors requise pour les utilisateurs des plans Microsoft 365 F3, E3 et E5 dans le cadre de projets de virtualisation de Windows 10 ou 11 sur des serveurs sans posséder de terminal Windows Pro principal, la licence complémentaire VDA (virtual desktop application) disparait.
Des solutions pré-construites plus facilement déployables par les partenaires
Toujours dans le cadre de ce qu'il appelle sa « virtualisation flexible », l'éditeur prévient que les entreprises peuvent faire appel à des partenaires du programme Cloud Solution Provider pour obtenir des packages d'environnements postes de travail et serveurs hébergés activables avec leur propre licence ou bien celle proposée par leur fournisseur. « Un contrat client Microsoft avec le partenaire participant et une preuve de licence seront nécessaires pour exécuter ces solutions hébergées », prévient Microsoft. Pour apporter une meilleure visibilité sur les coûts des solutions fournies via les partenaires du programme Cloud Solution Provider, des abonnements d'un à trois ans portant sur de nombreux produits (Windows Server, Remote Desktop Services, SQL Server...) vont être proposés.
« Au cours de nos discussions avec les fournisseurs de cloud, nous avons également entendu une demande claire de vendre des solutions Microsoft avec une stabilité des prix à plus long terme pour un client », assure l'éditeur. Les partenaires de Microsoft vont aussi être en mesure de créer des solutions hébergées au travers d'un nouveau programme baptisé CSP-Hoster (remplaçant QMTH ou Qualified Multitenant Hosting) pour pré-construire des solutions de PC ou de serveur hébergé vendues soit avec des licences CSP incluant l'hébergement, ou aux clients ayant déjà des licences. « Un contrat client Microsoft avec l'hébergeur CSP et une preuve de licence (pour les solutions BYOL à partenaire) seront exigés du client. Les partenaires de ce programme n'auront pas besoin d'acquérir des supports et des clés distincts auprès de chaque client final pour déployer leur solution. Au lieu de cela, les partenaires pourront accéder à un catalogue de logiciels Microsoft qu'ils pourront utiliser pour pré-construire des solutions utilisables par les clients ». A noter que dans un premier temps, CSP-Hoster sera limité aux partenaires CSP Direct Bill uniquement avant une extension future.
Fin de l'externalisation des licences SPLA chez AWS et Google
Enfin, on retiendra aussi parmi cette salve d'annonces, la mise à jour du programme SPLA (services provider license agreement). Quelques mois après une augmentation de tarifs, Microsoft annonce la suppression de la possibilité d'externaliser les licences SPLA sur les datacenters des fournisseurs répertoriés (Alibaba, AWS et Google). « Les sous-traitants traditionnels et les fournisseurs de datacenters bénéficieront de ce changement, et cela contribuera à favoriser l'écosystème des partenaires d'hébergement », avance Microsoft. « Tout partenaire SPLA concerné par ce changement a jusqu'au 30 septembre 2025 pour passer d'un fournisseur répertorié à l'hébergement externalisé SPLA ou pour obtenir une licence directement auprès du fournisseur répertorié en dehors de son SPLA ».
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