Spécialiste de géomarketing, l'éditeur Asterop livre la première édition de son étude annuelle sur la situation concurrentielle par zone de chalandise (l'étude LocalEnseigne). Asterop a défini 630 « zones de vie ». Pour chacune d'elles, il établit trois types de situation concurrentielle : celle du leadership (un acteur dominant avec plus de 25% de parts de marché), celle du duopole, celle enfin, de la situation plurielle. Quatre secteurs sont étudiés : le sport, le bricolage, l'ameublement, l'électrodomestique. Pour chacun d'eux, l'étude donne, au plan national et au plan local, la situation concurrentielle et le nom des enseignes dominantes. L'étude comporte plusieurs surprises. D'abord, par l'écart entre les situations nationales et locales, l'étude montre que sur 630 zones locales, la situation est très contrastée, c'est pourtant là que se situe le potentiel de création de grandes surfaces. Ensuite, les enseignes sont une chose, les groupes une autre. Exemple : Leclerc domine le marché alimentaire, mais Carrefour, deuxième comme marque, le dépasse comme groupe avec ses enseignes (ED, Champion). Situation encore plus complexe dans le bricolage, le groupe Adeo comprend les enseignes Leroy Merlin et Welldom, dans l'ameublement, Merapp comprend : Atlas, Fly, Crozatier. Enfin, un secteur, l'ameublement est dominé, non pas par une enseigne, mais par une multitude de petits indépendants. Le reste est affaire d'appréciation. On songe évidemment à comparer l'étude avec les préconisations du rapport Attali, ou les appréciations suscitées sur la loi Raffarin. L'étude montre un manque de concurrence, mais sans verser dans le parti pris. L'absence de concurrence est supposée favoriser le maintien de prix élevé, la réalité est moins simple, la gamme de produits, la qualité de la concurrence se jugent sur les prix mais aussi sur d'autres critères de satisfaction et aussi d'accessibilité des clients. Une bretelle d'autoroute peut conduire ou empêcher une partie de la clientèle d'accéder à des enseignes. Le critère de la densité commerciale, souvent mis en avant n'est donc pas un critère suffisant pour Christophe Girardier qui préfère la notion de zone de vie. S'il se montre favorable à une large ouverture à la concurrence, il est plus nuancé que d'autres, moins péremptoire en tout cas que le rapport Attali... et que les médias. La baisse des prix n'est pas le résultat obligé d'une ouverture à la concurrence, inversement un duopole peut se traduire par des prix intéressant. Autant que le prix, la gamme offerte, la qualité de la concurrence influencent les prix et intéressent le consommateur.
Les grandes surfaces ne dominent pas partout ...
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