Aleksandr Ragel (CEO et cofondateur de Leil Storage) a développé une solution de stockage pour les tâches gourmandes en données telles que le stockage cloud, le HPC ou le streaming multimédia (Crédit S.L.)
Produit commercial reposant sur le projet open source SaunaFS, Leil Storage adapte le système de fichiers distribué à la sauvegarde et à l'archivage avec les fonctionnalités Arctic Forest et ICE pour renforcer la sécurité des données et réduire les coûts de fonctionnement.
Nouveau venu sur le marché du stockage distribué (BeeGFS, Ceph, GlusterFS, Lustre sans oublier GPFS) adapté aux tâches gourmandes en données telles que le stockage cloud, le HPC ou le streaming multimédia, la start-up estonienne Leil Storage - dans le giron de l'intégrateur Diaway - a développé une plateforme reposant sur le système de fichiers open source compatible Posix baptisé SaunaFS. Ce dernier exploite une architecture basée sur des fichiers divisés en morceaux pouvant contenir des données d'une taille maximale de 64 Mio. Ces morceaux sont ensuite divisés logiquement en blocs de 64 KiB, ce qui représente la taille minimale des blocs dans le système. Et pour maintenir l'intégrité des données, chaque bloc comprend 4 octets de CRC (Cyclic Redundancy Check) stockés dans les métadonnées du bloc. Comme ses concurrents, SaunaFS utilise des serveurs de métadonnées (Master, Shadows, Metaloggers), des serveurs data (Chunkservers) avec des clients (prenant en charge Linux, Windows, MacOS et NFS). Au-delà de son propre client Posix, SaunaFS exploite Ganesha pour NFSv4, Samba pour SMB et MinIO pour S3 en cas de besoin.
L'architecture de SaunaFS utilise une conception basée sur les fragments de fichiers de 64 Mio stockés dans des blocs de 64 Ko couplés à 4B pour le CRC.
Lors d'un IT Press Tour à Rome début avril, Aleksandr Ragel (CEO et cofondateur) et Piotr Modrzyk (Principal architect) de Leil Storage nous ont présenté leur plateforme, qui déborde le simple cadre du stockage primaire pour adresser les besoins en stockage secondaire. L'idée est de supporter des charges de travail élevées avec une architecture parallèle capable d'assurer des sauvegardes et des archivages à moindre coût, tout en misant sur la durabilité. « Chez Leil Storage, nous avons combiné le meilleur de Google et de Western Digital pour créer une plateforme permettant de stocker plus de données à moindre coût tout en utilisant moins d'énergie. » Pour ce dernier point, Piotr Modrzyk insiste sur les avantages opérationnels offerts par les disques durs HM-SMR (Host-Managed Shingled Magnetic Recording) de Western Digital, qui apportent un peu plus de capacité de stockage qu'un modèle CMR.
Un programme ICE étalé dans le temps
D'ici 2025, la start-up compte déployer sa fonctionnalité ICE (Infinite Cold Engine) - une variante de la technologie MAID (Massive Array of Idle Drives) - qui permettrait de réaliser plus de 25 % d'économies d'énergie en prenant en charge la fonctionnalité power off pin 3 ou power disable feature (PWDIS) des disques durs SATA. Cette dernière permet au système hôte d'économiser de l'énergie en mettant en veille des disques durs ou d'effectuer une réinitialisation à distance. Si la plupart des serveurs et des baies de stockage supportent le remplacement à chaud des lecteurs grâce à la désactivation de l'alimentation, le PWDIS vient ajouter une option supplémentaire pour piloter plus finement des grappes de disques durs. Cette fonctionnalité sera déployée auprès des clients existants via les mises à jour logicielles.
En complément, Leil Storage mise également sur l'erasure coding (Reed Salomon) pour pour optimiser le stockage et assurer l'intégrité des données. Une intégration délicate si on considère que la mise hors tension des disques durs avec PWDIS vient perturber le bon fonctionnement de l'erasure coding. Si Leil Storage réussit à bien maitriser l'erasure coding et le PWDIS avec ICE en 2025, il sera capable de réduire la consommation énergétique - et donc de réduire les coûts de fonctionnement - tout en assurant l'intégrité des données. Enfin, avec le concept Arctic Forest, Leil Storage apporte un avantage supplémentaire : l'immuabilité, afin de renforcer la sécurité en exploitant les snapshots Copy-on-Write de SaunaFS. Les baies de Lei Storage reposent sur un rack composé de huit noeuds (des Jbod d'une capacité de 2,6 Po avec 102 disques HM-SMR de 28 To) affichant une capacité utilisable de 15 Po avec un schéma d'erasure coding de 6+2. Précisons que chaque noeud dispose de quatre SSD NVMe, chacun avec une capacité d'écritures de 1,6 To par jour. Leil Storage souligne que ses systèmes sont déjà des cibles de sauvegarde et d'archivage auprès des principaux fournisseurs spécialisés dans la protection des données, à savoir Acronis, Cohesity, Rubrik, Veeam et Veritas (en cours).
La solution de stockage Leil Storage équivaut en fait à SaunaFS plus ICE et Arctic Forest.
Côté tarifs, le CEO explique que les clients règlent d'avance la capacité dont ils ont besoin (y compris le matériel, les logiciels et l'assistance), avec des options pour une durée de 3 ou 5 ans. Et s'ils optent simplement pour SaunaFS, ils ont le choix entre des paiements mensuels, annuels ou uniques pour la licence du logiciel et l'assistance, sur la base de la capacité brute. Le matériel étant une option qui peut être vendue séparément si nécessaire.
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