Apparus il ya moins de dix ans, le offshore et le nearshore sont considérés comme inéluctables dans les services informatiques. Les SSII et les donneurs d'ordre, grands comptes ou PME, ont toutefois modifié leur approche.
En 2008, la dépense informatique en offshore des entreprises françaises s'est montée à 1,2 milliard d'euros, en croissance de 40%. Elle devrait atteindre 1,740 milliard d'euros en 2009, en croissance de 45%. La tendance est forte, mais cette démarche s'est profondément modifiée. Au lieu de la simple réduction de coûts salariaux envisagée il y a quelques années, on se retrouve avec des démarches plus matures. « Le côté économique je n'y crois pas trop, même si on ne peut l'oublier, c'est la flexibilité qui amène au offshore, plaide Jérôme Hérard, directeur général de l'Ile des Média qui fait développer en Tunisie (*). « Il ne faut plus se focaliser sur les seuls coûts salariaux ». La démarche offshore oblige également les entreprises à être plus rigoureuses. « Avec le nearshore, nos cahiers des charges sont beaucoup plus carrés et gagnent en qualité, poursuit Jérôme Hérard». « Il nous faut par exemple bien séparer le cahier des charges fonctionnel du cahier des charges technique ». Les premières expériences en offshore et les premières déceptions ont en fait amené les entreprises à mieux contrôler ces démarches et d'abord à mieux les définir. « La démarche offshore révèle les défauts de méthodologie d'une entreprise » souligne Eric O'Neil, consultant. Plus facile de recruter en Tunisie qu'en France Le offshore et le nearshore amènent pourtant des avantages inattendus, comme la possibilité de trouver plus facilement des compétences pointues, contrairement aux idées reçues qui associent offshore et recherche de ressources de premier niveau. « Ma société de 15 personnes cherchait des développeurs JEE, c'est très difficile à trouver à Bordeaux notre siège, impossible sur Paris, j'ai rencontré GetIT sur un salon, ils m'ont soumis quatre dossiers. J'ai fait affaire avec la société tunisienne Discovery » témoigne Jean-Charles Duplaa, gérant de Afib et président du Syrpin. Même démarche de L'Ile des Médias qui avait besoin de développeurs Dot Net en Saas et n'a trouvé qu'en Tunisie. Après une sélection des CV soumis par Get IT, les premiers entretiens ont eu lieu sur Skype, avant des entretiens approfondis sur place. La Tunisie est à 2h30 de Paris ce qui facilite les relations. Sur place, les ressources sont importantes, avec 6 000 ingénieurs informatiques en Tunisie, 10 000 dans deux ans. Les ingénieurs sont de qualité et apportent les compétences qui peuvent faire défaut en France, mais l'encadrement n'est pas forcément au rendez-vous. « Le gros problème de l'offshore ce n'est pas les compétences mais l'encadrement de ces compétences », témoigne Jérôme Hérard (20 développeurs à Paris, 10 en Tunisie). (*) Les informations de cet article sont issues d'un petit déjeuner organisé par Get IT, un GIE formé par 11 entreprises tunisiennes il y a trois ans pour proposer en nearshore des prestations informatiques.
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