Le Syntec et son homologue allemand ont initié un partenariat qui a été adoubé par les gouvernements des deux pays, instaurant « l'année franco-allemande des TIC ». Le point d'orgue en sera le Cebit de Hanovre, du 4 au 9 mars prochains.
Le Cebit 2008 sera un salon davantage tourné vers les professionnels, et il mettra les entreprises françaises à l'honneur. Les organisateurs de cet immense salon allemand de l'IT se sont déplacés à Paris aujourd'hui pour l'annoncer, en compagnie du Syntec et d'Ubifrance. Le représentant du Bitkom - équivalent allemand du Syntec avec plus de 800 membres pesant 120 MdE -, Bernhard Rohleder, a expliqué que le partenariat de 2007 avec la Russie constituait en fait « une tentative ». L'essai semble concluant, et le syndicat allemand a voulu s'associer avec un des partenaires « les plus importants » des entreprises allemandes du secteur, derrière l'Autriche et la Suisse. « Il s'agit d'un vaste programme, qui commence le 6 décembre avec la signature d'un contrat [de coopération entre la France et l'Allemagne] en présence d'officiels des deux gouvernements. » Le point d'orgue de cette « année franco-allemande des TIC » (technologies de l'information et de la communication) sera l'inauguration du Cebit de Hanovre le 4 mars 2008, par Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. Le gouvernement français fera un autre geste, au travers d'Ubifrance, la structure qui aide les PME à conquérir des marchés à l'étranger. Laurent Barbet, chef du service TIC d'Ubifrance, a expliqué que « le Cebit est une porte d'entrée majeure non seulement sur le marché allemand, mais aussi sur le marché mondial », et annoncé que les subventions étaient plus que doublées, à 200 000 euros. L'objectif étant de permettre à une centaine d'adhérents d'exposer à Hanovre dans des pavillons français, contre cinquante l'année dernière. Un tour de France est en cours, en partenariat avec le Syntec, pour recruter des participants. « Nous avons 450 à 500 m² de réservés, ce qui représente 40 à 50 entreprises », a précisé Laurent Barbet. Qui a toutefois botté en touche sur les bénéfices retirés par les exposants lors des éditions précédentes de cette manifestation. « Ce que les entreprises peuvent en tirer de façon immédiate, je ne suis pas en mesure de le dire, nous a-t-il répondu. Mais elles reviennent, ce qui est un bon indicateur. » Ubifrance mettra également en place un village « Pôles de compétitivité ». Un salon raccourci et destiné avant tout aux professionnels Pierre Haren, le PDG d'Ilog, était venu apporter son soutien à l'initiative. D'abord parce qu'il aimerait que les Européens puissent se renforcer mutuellement, face aux acteurs américains. Ensuite parce qu'il considère que sur un marché décentralisé comme l'Allemagne, il s'agit d'une occasion exceptionnelle de croiser les gens qui comptent dans le secteur. « Les grandes entreprises allemandes déplacent leur conseil d'administration sur le salon pendant une semaine. C'est là que j'ai rencontré le plus de PDG allemands. » En privé, il avouait également que ce partenariat entre la France et l'Allemagne était ce qui l'avait décidé à exposer cette année encore au Cebit, alors que « le ratio qualité des contacts par rapport au temps perdu » n'était pas excellent. De fait, entre des halls remplis de tout et de n'importe quoi, du lecteur MP3 aux commutateurs de coeur de réseau, en passant par les solutions d'architectures orientées services et les PC pour fondus de jeux, le contenu du salon partait un peu à la dérive ces dernières années. Deutsche Messe, l'organisateur du salon, a pris des mesures pour, espère-t-il, y remédier en 2008. En premier lieu, le salon est un peu raccourci (du 4 au 9 mars), et s'il se terminera le dimanche soir pour que le grand public soit aussi de la fête, il sera avant tout consacré aux professionnels, promet Sven Prüser, commissaire général du Cebit. Des conférences et des guides cibleront plusieurs types de public (grandes entreprises, secteur public, etc.), et quelques thèmes seront particulièrement mis en avant, comme la télémédecine et la « Green IT », l'informatique verte.
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