L'entrée du numérique au gouvernement était attendue depuis longtemps par les représentants de l'IT. C'est désormais chose faite, grâce à la nomination d'un « Monsieur » économie numérique. Hier matin, à l'occasion d'un réajustement gouvernemental, le président de la République Nicolas Sarkozy a en effet confié à Eric Besson le poste de secrétaire d'Etat au numérique. Une mission qu'il cumulera avec ses fonctions actuelles de secrétaire d'Etat chargé de la prospective et de l'évaluation des politiques publiques. Si le contenu de sa mission reste encore à préciser, il devrait s'inspirer du rapport de la Commission Attali, qui, dans sa décision 63, préconisait la création d'un haut-commissaire au Développement numérique, rattaché au cabinet du Premier ministre. Dans le rapport, il était question de « disposer d'une autorité sur toutes les structures ministérielles chargées du numérique, et de fusionner les multiples structures et instances à vocation interministérielle ». Renforcer l'équipement informatique des PME françaises Le nouveau secrétaire d'Etat devra s'attaquer à deux chantiers prioritaires. Le premier est l'accès à Internet très haut débit pour tous, un sujet déjà évoqué par Nicolas Sarkozy, en mars dernier, lors du Cebit de Hanovre. Dans l'intention de renforcer l'usage et la production des nouvelles technologies dans l'Hexagone, le chef de l'Etat avait alors poser l'objectif de 70% des ménages équipés d'ordinateurs personnels d'ici à deux ans. En parallèle de cette ambition, il avait souhaité que « 100% des Français aient accès au débit fixe ou mobile » avant la fin de son mandat. Du côté des associations professionnelles, on ne peut que se réjouir de cette initiative. « La nomination d'un secrétaire d'Etat à l'économie numérique permettra en premier lieu de pallier au manque de coordination et de vision des politiques en la matière, estime Loïc Rivière, délégué général de l'Afdel (Association française des éditeurs de logiciels). Elle devrait également permettre de faire face à une situation pour le moins contrastée, en matière de capacité française à l'innovation, comme la pénurie de compétences dans la IT, la faiblesse des passerelles R&D entre le public et les industriels, ou le retard pris par la France en matière de propriété intellectuelle. » Le délégué de l'Afdel, qui avait d'ailleurs critiqué ce même rapport Attali jugé trop favorable au Libre, considère par ailleurs que le développement numérique ne doit pas uniquement se focaliser sur le retard pris dans l'équipement des ménages français : « Il faut également encourager les PME à investir dans les outils informatiques, à augmenter les investissements en R&D, et à renforcer la propriété intellectuelle. » Dans ce domaine, les universités françaises sont clairement à la traîne, comme l'a récemment montré le dernier classement mondial de Shanghai.
L'économie numérique entre au gouvernement
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