un passage obligé. « Dans les faits, ce sont les entreprises qui ont changé l'ordre des priorités, estime Fabrice Emmonet, Responsable des Ventes de LifeSize. D'une part, un nombre croissant de grands comptes nomme des responsables du développement durable, quelquefois directement rattachés à la direction générale ; d'autre part, les PME abordent la question sous l'angle de la réduction des coûts. Dans tous les cas, il ne s'agit plus pour nous de développer un marketing dédié au green IT, mais tout simplement de répondre à la demande et aux questions des entreprises ». LifeSize s'est ainsi associé à l'ONG Climate Group dans le cadre du programme PlanetWise, destiné à promouvoir les technologies vertes. « Les retombées de la visioconférence sont immédiates et évidentes, précise Fabrice Emmonet. Eviter un vol Paris-New York, c'est économiser de 3,5 à 7 tonnes métriques d'équivalent de CO2 et des déplacements interurbains quotidiens, avec un véhicule standard génèrent 3,5 tonnes métriques d'équivalent de CO2 par an. » Autre exemple significatif, un jeune éditeur spécialisé dans la virtualisation a tout bonnement choisi comme raison sociale « .green ». Les arguments qu'il développe dans sa communication sont aussi alarmistes que ceux qu'a utilisé Al Gore dans son film : « les plus grands datacenters consomment l'équivalent de 14 centrales électriques » ou encore « un brésilien consomme chaque année autant en électricité qu'un avatar de 2nd life et, à ce rythme, dans 25 ans, la consommation énergétique du virtuel sera équivalente à la consommation de la population mondiale aujourd'hui». Cisco n'est pas en reste et vient d'éditer le « Guide pour un Bureau vert », en partenariat avec des organisations comme Climat Mundi ou Enercoop. Dans ce cas, le but est de démontrer les gains environnementaux générés par des applications collaboratives telles que Webex, désormais propriété de Cisco. On peut également citer l'éditeur SAS, leader mondial de l'informatique décisionnelle, qui annonce aujourd'hui la première solution « permettant de mesurer et contrôler précisément l'impact environnemental de l'activité d'une entreprises ». En résumé, tous les acteurs de l'industrie IT se sont emparés du marketing du green et, pourtant, chacun reconnaît que cette communication intense ne correspond à aucune innovation technologique majeure, au-delà de l'arrivée de composants plus économes. « Il n'est pas question de nouvelles technologies, mais de nouveaux usages », confirme Fabrice Emmonet. Dans les faits, à l'exception du recyclage des déchets, les revendeurs ne sont pas maîtres du jeu. « Ce n'est pas l'existence d'une technologie dite « verte » qui change les données du problème, c'est l'usage que les entreprises et leur salariés en font, conclut Cyril Carreterro. Si les cadres d'un grand groupe entièrement équipé pour la visioconférence continuent malgré cela à multiplier les allers-retours France - Etats-Unis, le gain pour l'environnement restera effectivement nul. Notre légitimité et notre valeur ajoutée, en tant qu'intégrateur, est justement là : il ne s'agit pas seulement de fournir des technologies ; il faut accompagner le changement ».
Green IT : un grand bond marketing pour un saut de puce technologique
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