L'éditeur alsacien Divalto redéfinit son catalogue avec trois produits dont l'offre cloud rachetée à Idylis l'an dernier. Après cinq ans de R&D, il a complètement revisité l'interface de son ERP décliné en deux produits, Infinity et Izy, enrichis de nombreuses capacités de collaboration et d'interactivité. Une évolution qui va modifier aussi son réseau de distribution.
Avec détermination, l'éditeur français Divalto creuse son sillon sans faillir depuis près de trente ans sur le marché des solutions de gestion, avec un modèle entièrement indirect. Sa base installée compte 11 000 clients. Longtemps gagnés en PME, ces derniers sont de plus en plus souvent de grandes entreprises, comme Soprema, par exemple, un spécialiste de l'étanchéité. « Pendant dix ans, nous avons réalisé une croissance continue, y compris pendant les années les plus difficiles et Divalto n'a cessé de monter en gamme », a rappelé Thierry Meynlé, président du directoire, en annonçant une progression de 36% de ses ventes de licences, entre janvier et août 2011, et un chiffre d'affaires en hausse d'environ 25% sur la même période. « Notre stratégie pour les années à venir : être présent sur tous les marchés ». Si l'éditeur table sur un chiffre d'affaires de 14 millions d'euros en 2011, son écosystème génère environ 100 millions d'euros.
Cinq ans de réflexion
Depuis sa création, cette société familiale n'a jamais craint de se réinventer, à coups de ruptures, tout en prenant garde de ménager ses clients. Née Interlogiciel en 1982, en Alsace, elle a changé d'offre, de nom, de structure capitalistique, de dirigeant, et procédé à des croissances externes (dont Idylis, l'un des pionniers des logiciels de gestion dans le cloud en France). Cette fois, Divalto met le cap sur la décennie qui s'ouvre, à l'issue de cinq années d'investissement en R&D. Le catalogue comprend maintenant trois produits, dont une offre cloud, Idylis, et deux ERP multi-OS et multi-base : Divalto Infinity, successeur de l'actuel ERP, destiné aux entreprises de taille moyenne à grande, et Divalto Izy, une version standard à faible paramétrage pour les PME.
Thierry Meynlé considère que, jusqu'à présent, le choix d'installer Divalto avait été davantage « motivé par la raison que par le coeur ». La volonté de créer un produit séduisant a donc guidé les développements. « Nous avons travaillé avec des designers et sommes passés à un modèle de R&D plus collaboratif. Aujourd'hui, nous sommes très à l'écoute des experts de nos produits ». L'éditeur dit en totaliser 1 300 sur l'ensemble de ses partenaires. Exit l'interface Win 32, place à C# et WPF (Windows Presentation Foundation) pour créer des interfaces graphiques « fluides ». Apparition de fonctions avancées de recherche avec Power Search pour retrouver tout type d'informations dans l'ERP et les documents associés, aussi simplement qu'on le ferait avec un moteur sur le web. Du côté fonctionnel, Divalto annonce également de nombreux enrichissements : un portail collaboratif qui repose sur l'offre VDoc, un moteur d'ordonnancement « powered by Preactor » (inclus en standard sur Infinity Production), des passerelles vers Solidworks sur la partie gestion de production, grâce à un accord avec Axemble. Mais aussi, un outil d'ETL maison s'appuyant sur la technologie SQL Server de Microsoft pour les applications décisionnelles.
Un million d'euros pour une version illimitée
Hors les efforts de la R&D interne, mise en commun avec celle d'Idylis, ces nouvelles offres ont nécessité des apports externes. « Nous avons acheté de la technologie et des composants », a précisé Thierry Meynlé, notamment pour le Power Search mais aussi, par exemple, pour la gestion de trésorerie. L'ERP Divalto Infinity dispose aussi de capacités tactiles pour permettre de travailler à partir d'une tablette numérique comme l'iPad, par exemple pour saisir les commandes. « Les demandes autour des applications tactiles pour l'instant se font clairement autour du CRM et du décisionnel », admet Vincent Laurain, directeur Prospective Produits de la société.
La tarification annoncée par l'éditeur pour ses licences n'est pas la moindre des surprises. La version xBS de Divalto Infinity est proposée à 12 000 euros par site dans sa version négoce, à partir de 20 postes. Quant à la version haut de gamme, Platinium, qui s'adresse aux grandes entreprises, elle est tarifée à 1 million d'euros pour l'ensemble des modules, avec un nombre illimité d'utilisateurs. Cette évolution dans la segmentation de l'offre va aussi conduire l'éditeur à faire évoluer son réseau de revendeurs avec des profils de compétences propres à accompagner les grandes entreprises.
Fin de parcours pour la base Harmony
Divalto se projette aussi à l'international. Il vient d'ouvrir une filiale à Montréal, pour accompagner son grand client Soprema et pour aborder dans la foulée le marché nord-américain. « Nous avons déjà 300 clients dont le siège social est situé hors de France », indique Thierry Meynlé.
Cette évolution de l'offre ne va pas sans un abandon qui devrait en chagriner plus d'un. L'éditeur annonce l'arrêt de sa base de données propriétaire, Harmony, qui présentait l'avantage de ne plus rien coûter. Plus de la moitié des clients de Divalto l'exploitent toujours. Mais impossible de tirer profit des nouvelles fonctions d'interactivité et de collaboration en ne passant pas à des technologies de nouvelle génération, avancent les dirigeants. Un plan de migration devrait débuter en 2012 pour accompagner les utilisateurs vers une autre base sur deux à trois ans. L'éditeur pense que la transition va surtout profiter à SQL Server (le coût du passage est évalué à 150 euros par utilisateur), les autres bases élues pouvant être Oracle et DB2. A terme, 80% des clients devraient exploiter SQL Server, 10% Oracle et 10% DB2, estime Thierry Meynlé.
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