Digifilm propose une solution d'archivage atypique

« Archiflix utilise un système Worm (‘Write Once, Read Many’), conçu pour conserver des fichiers numériques sous forme de codes visuels sur pellicule”, précise Antoine Simkine, directeur de l’innovation et cofondateur de Digifilm. (Crédit S.L.)

« Archiflix utilise un système Worm (‘Write Once, Read Many’), conçu pour conserver des fichiers numériques sous forme de codes visuels sur pellicule”, précise Antoine Simkine, directeur de l’innovation et cofondateur de Digifilm. (Crédit S.L.)

Face à la multiplication des données et aux défis de leur conservation à long terme, Digifilm a développé une approche basée sur la pellicule pour répondre aux problématiques d'archivage. Avec sa solution Archiflix, l'entreprise français vise à offrir une alternative pour le moins originale face aux traditionnels systèmes d'archivage.

Créé en décembre 2013, la société Digifilm s'appuie sur une expertise construite dans les années 1990, lorsque ses fondateurs évoluaient dans le domaine des effets visuels numériques pour le cinéma. Le transfert de données entre supports analogiques et numériques constituait alors un défi technique majeur. Cette expérience a permis de comprendre les limites des supports magnétiques et les besoins spécifiques liés à la conservation des oeuvres cinématographiques et des données associées. Au fil des ans, l'équipe s'est interrogée sur la meilleure manière de préserver des contenus numériques sans les contraintes de migrations fréquentes, souvent coûteuses et risquées. C'est dans ce contexte qu'est née l'idée d'utiliser la pellicule comme support d'archivage numérique avec la solution Archiflix. « Nous avons acquis une expertise unique dans le transfert de films analogiques vers des fichiers numériques et inversement. C'est cette expérience, combinée à l'évolution vers le tout numérique, qui nous a poussés à chercher une solution pour conserver durablement ces données. », nous a expliqué lors d'un IT Press Tour à Malte Antoine Simkine directeur de l'innovation et cofondateur de Digifilm. Archiflix repose sur une technologie dite Worm ( Write Once, Read Many ), qui présente plusieurs spécificités :

- Codage Pixa : Les fichiers numériques sont convertis en codes visuels enregistrés sur une pellicule. Ce format encapsule toutes les données originales ainsi que leurs métadonnées. 

- Durabilité : Les données sont préservées sur une pellicule en polyester qui offre une stabilité chimique et mécanique éprouvée pour une conservation de plus de 100 ans. 

- Standard ouvert : Chaque pellicule contient des informations sur les spécifications du scanner nécessaire pour lire les données, ainsi qu'une description de l'algorithme de décodage. 

- Équipements simples : L'accès aux données ne nécessite pas d'infrastructures complexes. Un scanner standard ou construit sur des bases génériques suffit pour décoder les informations. 

- Redondance intégrée : La technologie inclut des mécanismes d'autocorrection qui permettent de récupérer les données même si certaines sections de la pellicule sont altérées. 

- Performances : L'objectif annoncée est d'arriver à un débit d'enregistrement de 10 Go par minute (une bobine de 600 mètres pourriat  contenir jusqu'à 200 Go). Aujourd'hui, le débit du prototype est de 200 Mo par minute.



Les projections de Digifilm espèrent atteindre une débit de 10 Go/m pour l'enregistrement des données. (Crédit Digifilm)

Une alternative aux supports traditionnels 

L'un des principaux avantages d'Archiflix est sa simplicité de gestion. « Contrairement aux solutions magnétiques comme les bandes LTO, notre système élimine les besoins de migration et de maintenance. Une fois archivées sur pellicule, les données sont accessibles via des standards ouverts, indépendamment des évolutions technologiques », assure le dirigeant de Digifilm. Cette indépendance permet de réduire les coûts à long terme et d'éliminer les risques liés à l'obsolescence technologique. Archiflix se distingue également par son faible impact environnemental : l'archivage ne requiert pas une alimentation énergétique continue, contrairement aux serveurs et datacenters. D'autres solutions aussi exotiques, comme le stockage ADN avec Biomemory ou sur des plaques de verre avec Cerabyte proposent également un archivage sans impact environnemental.



Le prototype Archiflix de Digifilm affiche un design étonnant pour une solution d'archivage. (Crédit S.L.) 

Une solution pour divers secteurs 

Bien que développée initialement avec une perspective cinématographique, Archiflix s'adresse à une variété de secteurs nécessitant une sauvegarde à long terme. Cela inclut : les archives nationales pour la conservation de documents historiques et patrimoniaux, l'industrie pour la sauvegarde des plans techniques et des données d'exploration ou encore les secteurs très réglementés pour le stockage sécurisé de données de santé, d'archives de défense ou de documents confidentiels. Reste que les DSI se montrent généralement très frileux quant à ces solutions exotiques. A ce jour, Digifilm, qui n'a levé que 200K€ n'a construit qu'un seul prototype pour promouvoir sa solution d'archivage.  

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