Marc Fleischmann, cofondateur et CEO de Datera, a déjà des POC en France pour sa solution de stockage. (Crédit D.R.)
A l'origine d'un système de stockage défini par logiciel, Datera entend remplacer le stockage rigide, centré sur l'infrastructure, par des services de données élastiques, centrés sur les applications.
Fondée en juin 2013 avec le soutien des fonds d'investissement Khosla Ventures, Samsung Ventures et d'Andy Bechtolsheim (un des cofondateurs de Sun Microsystems), Datera s'est dès l'origine spécialisée dans le stockage logiciel 100% programmable et piloté par des API Rest. L'idée portée par le CEO et cofondateur de la start-up Marc Fleishmann - auparavant chez Pixelworks - consiste à optimiser les performances globales des ressources standard en misant sur l'automatisation afin de réduire les interventions humaines au minimum. « Nous désirons apporter aux entreprises les innovations testées avec succès dans le cloud hyperscale », nous a expliqué le dirigeant lors d'un point presse au Levi's Stadium à Santa Clara. La plateforme logicielle de Datera baptisée Elastic Data Fabric, qui repose sur des serveurs x86 Cisco, Dell, HPE ou Supermicro, fournit une plateforme scale-out en mode blocs qui ressemble à une solution hyperconvergée. Ce SAN virtuel supporte les applications reposant sur des ressources bare-metal, virtualisées et enfin contenairisées - avec Docker et Kubernetes - depuis la version 3.2.
Pour travailler le plus efficacement possible, il est possible de combiner des unités Sata, NVMe ou Optane avec des règles de stockage reposant sur des algorithmes d'auto-tirering et d'auto-migration des données, secondés par des fonctions analytiques avec recours au machine learning. Adaptée à chaque application (Cassandra, Hadoop, MySQL, MongoDB ou Oracle DB), l'auto-configuration vient prendre en charge la qualité de service, les objectifs de niveau de service et la multi-location, avec une approche de type cloud public. « La flexibilité ne fait pas tout dans une plateforme de stockage, les performances sont également très importantes. Et les performances ne reposent pas que sur le matériel mais également sur l'intelligence du système », a souligné le CTO de la start-up Hal Woods.
Jusqu'à 6 Po
L'architecture hybride de la plateforme - avec certains noeuds dotés de disques durs, d'autres avec des SSD ou des cartes Optane - est vue comme un seul système avec une large capacité (96 To par noeud et jusqu'à 6 Po au global). Le recours à la NVDIMM sur les serveurs est également possible pour absorber les pics de charges. Les strech clusters peuvent travailler sur une distance de 10 à 100 miles (de 16 à 160 km) avec un protocole distribué sans lock manager et équilibrage de charges pour optimiser les performances. Si Datera assure des fonctions de base comme la déduplication, la compression et le provisionnement virtuel, le support de l'erasure coding n'est pas encore de la partie nous a confié le CTO mais il est planifié dans la feuille de route. Rappelons que cette technologie permet de reconstruire un plus rapidement qu'en RAID. Enfin, le support de S3 est assuré pour fourni un service objets si besoin.
En local ou dans le cloud, la solution de Datera vient travailler avec les principales plateformes du marché. (crédit : Datera)
Si Datera n'annonce pas encore de clients en France, deux POC sont en cours nous a assuré le CEO Marc Fleischmann, sans pouvoir dévoiler leurs noms. Il n'y a pas encore de bureau en France, mais un ancrage en Allemagne pour diffuser la solution en Europe. Le CEO est en effet d'origine allemande mais installé aux Etats-Unis depuis plus de vingt ans. « Les entreprises ont compris que la complexité IT tue l'innovation, voilà pourquoi nous voulons créer une architecture qui change la manière de gérer le stockage », a indiqué le dirigeant.
D'autres sociétés - comme Datacore ou FlaconStor - portaient le même message ces dernières années, mais les fonctions d'automatisation liées au machine learning n'étaient pas aussi prégnantes et la problématique multicloud totalement absente. Datera est aujourd'hui en phase avec son temps. La start-up n'a toutefois levé que 40 millions de dollars en 2016, elle aura besoin de plus de fonds pour assurer la commercialisation de sa solution en Europe. Notamment vis-à-vis des opérateurs cloud qui font partie des cibles premières de la société : « il s'agit de les aider à créer plus d'offres avec la même base matérielle », indique la start-up. Rendez-vous avec le premier témoignage client en France.
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