Comment le bureauticien S'PRINT s'est refait une santé

Quand Eric Benadiba reprend S'PRINT à la barre du tribunal de commerce d'Evry en 2004, ce revendeur en bureautique est par conséquent mal en point. L'année précédente, l'entreprise accusait déjà une perte de 150 K€ pour un chiffre d'affaires de 2,1 M€. Au moment de sa mise en vente, elle traîne en outre une dette de 850 K€. Pas découragé pour autant, Eric Benadiba fait une offre de rachat incluant non seulement la reprise du passif de S'PRINT mais aussi celle de ses 11 salariés, le tout dans le cadre d'un plan de continuation sur 7 ans. « Je n'étais pas le seul à me porter candidat au rachat de cette société. Faire une offre de ce type a joué en ma faveur contre la dizaine de repreneurs en lice aux yeux du tribunal de commerce», relate Eric Benadiba.

Dès qu'il prend les commandes de S'PRINT, ce dernier a déjà son idée sur les décisions à prendre pour redresser la barre. Il faut dire que le nouveau patron du revendeur est un vieux routier du marché de l'impression. Après avoir travaillé pendant 10 ans chez Canon, il a co-dirigé la bureautique de A à Z, un important revendeur Canon, qu'il a revendu quelques années plus tard au fabricant américain IKON Office Solutions (aujourd'hui dans le groupe Ricoh) pour 7 M€. Ses liens avec Canon, Eric Benadiba va les resserrer d'avantage en recentrant le catalogue de S'PRINT exclusivement sur cette marque au détriment de Panasonic, Nashuatec et Ricoh. « Gérer un stock de pièces détachées de quatre marques et réaliser autour d'elles des opérations marketing et commerciales est trop complexe », explique Eric Benadiba. Canon lui rendra d'ailleurs bien ce choix puisqu'il accorde à S'PRINT 120 K€ d'encours fournisseurs à un moment où la société aurait dû « payer au cul du camion » faut de pouvoir espérer une bonne note des assureurs crédit.

Une situation redressée avec un effectif quasi identique

Grâce à ce coup de pouce, Eric Benadiba a pu par la suite mettre en oeuvre une autre partie sa stratégie qui a consisté dans un premier temps à fidéliser les clients existants. S'PRINT disposait d'un parc de 500 clients et d'environ autant de machines. Pendant les premières années, nous avons progressivement placé des machines neuves chez eux», relate Eric Benadiba. Ce n'est qu'une fois cette étape franchie que l'entreprise s'est lancée dans la prospection de nouveaux clients.
Aujourd'hui S'PRINT revendique un parc de 850 machines, uniquement de marque Canon. Pour 2010, son chiffre d'affaires se situe à environ 3,1 M€, dont un tiers de maintenance, son résultat d'exploitation à 200 K€, tandis que son résultat net est dans le vert. L'entreprise s'est même payé luxe de s'acheter ses propres locaux à Rueil-Malmaison (92) « Nous en sommes arrivés là avec un effectif quasiment similaire à celui de 2004, à l'exception des recrutements d'un nouveau commercial et d'un nouveau technicien », précise le dirigeant. En juin prochain, S'PRINT paiera la dernière traite de ses 850 K€ de dettes. La fin d'un cycle de 7 ans qui va lui permettre de repartir sur une nouvelle phase de croissance...maîtrisée.

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