Après une bonne année 2005, le constructeur renoue avec les résultats médiocres, qu'il impute en grande partie aux piètres performances de safiliale transalpine, vendue en décembre. Les revenus issus des services ne suffisent pas à compenser les mauvaises résultats des divisions produits et maintenance.
Si Bull était « back in the race » en 2005, selon l'expression de Didier Lamouche, le PDG du groupe, la bonne aventure n'aura duré qu'un an. Une année exceptionnelle qui pourrait ne laisser que le nostalgique souvenir d'un heureux accident. Bull vient en effet de publier un chiffre d'affaires en baisse et une perte nette pour son exercice 2006, qui avait pourtant gentiment commencé. A l'issue du premier trimestre, le groupe tablait ainsi sur une progression de ses revenus comprise entre 4 et 4,5%. Neuf mois plus tard, il publie une baisse de 2,3%, reportant un chiffre d'affaires de 1,146 Md€. Un recul qui aurait pu s'avérer plus profond si les revenus des services n'avaient pas progressé de 12,2%, à 359,7 M€, et compensé en partie les mauvaises performances des divisions produits (-6,8%) et maintenance (-9,7%). Les produits ont pâti du ralentissement de la gamme des serveurs Unix et d'une base de comparaison 2005 défavorable en ce qu'elle incluait la livraison d'un supercalculateur au CEA. Du côté de la maintenance, le groupe impute la baisse des revenus au recul de l'activité systèmes propriétaires. Pour corriger le tir, un directeur de division a été nommé et un plan d'action entrepris en cours d'année. Signe encourageant : la baisse du CA s'est montrée deux fois moindre au dernier trimestre qu'au début de l'année. L'Italie, source de bien des maux Surtout, et c'est le point sur lequel a lourdement insisté Didier Lamouche lors de la conférence téléphonique qu'il a tenue ce 15 février, les médiocres résultats doivent être expliqués à la lumière des piètres performances de la filiale italienne, « un foyer historique de pertes ». Si celle-ci a finalement été vendue, en décembre, à Eunics SpA, elle a largement pesé sur les chiffres 2006. Sans elle, le groupe aurait ainsi publié un chiffre d'affaires en progression de 0,7%. Elle a également contribué à la baisse de la marge brute (-1 point par rapport à 2005, à 24,8% du CA), notamment en raison de la faible rentabilité de la maintenance au pays de Materazzi. Au total, Didier Lamouche estime que l'Italie a coûté 100 M€ à Bull en cinq ans. La filiale transalpine a, en outre, participé à faire passer le groupe dans le rouge en 2006. Après avoir publié un bénéfice net de 15,8M€ en 2005, il affiche une perte de 17,1 M€ pour 2006. Si le bénéfice opérationnel s'élève à 19,7 M€, soit plus que ce que le groupe escomptait en juin 2006, Bull doit supporter plusieurs lourdes charges dont une de 32,9 M€ pour restructuration. Pour l'exercice en cours, Bull entend poursuivre le ralentissement du rythme de décroissance de la maintenance, améliorer la marge des services et augmenter ses ventes de serveurs ouverts. Le groupe table sur un profit opérationnel en hausse, compris dans une fourchette de 20 à 24 M€.
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