Double risque financier pour les grossistes
Dans ce contexte, les grossistes devront avoir les reins solides, car c'est bien eux qui devront prendre les risques que ne prennent plus les assureurs crédit. Tech Data le fait en maintenant les encours de certains revendeurs même quand la SFAC les avait réduit. « Nous n'avons pas d'autre choix que de prendre davantage de risques que les assureurs crédit, analyse Gérard Youna, Directeur Général de Tech Data. Dans tous les cas, les grossistes devront être très inventifs, car c'est la survie du canal de distribution qui est en jeu. Les revendeurs pourront peut-être être mis à contribution par le biais d'un fond de garantie ».
De taille plus modeste, Disposelec, également membre du Syndicat des Grossistes Informatiques, a adopté des mesures similaires, tout en reconnaissant que les grossistes ne pourront prendre le relais des assureurs crédit que pendant un temps limité. « Un des problèmes endémiques de ce secteur est que les assureurs crédit et les revendeurs doivent beaucoup plus communiquer directement, explique le Directeur Général, Guy Pronier. Aujourd'hui, ce sont généralement les grossistes qui informent les revendeurs des diminutions ou des résiliations d'encours. Ce n'est pas leur rôle. »
Les représentants des revendeurs, dont la FEB (Fédération des Entreprises Bureautiques), sont également en train de travailler à l'élaboration d'un accord de branche sur le sujet de l'assurance crédit, comme cela a été fait fin 2008 pour les délais de paiement.
Les mauvaises notes du CAP
Ces milliers de réduction et de radiations d'encours auraient-elles pu être décidées si les dispositifs mis en place par le Ministère de l'Economie avaient fonctionné comme prévu (voir Distributique.com du 1er décembre 2008) ?
La principale faille du système instauré concerne le « CAP » (Complément d'Assurance crédit Public), par lequel l'Etat se porte garant jusqu'au double de l'encours accordé par les assureurs crédit. En théorie, le système était prometteur et tout le monde a applaudi. Sur le terrain, les revendeurs qui ont vu leur encours ramené à zéro peuvent confirmé que « 0 multiplié par 2 = ... ». Pour singer le sens inné de l'acronyme dans certaines administrations, on pourra appeler cette nouvelle population de revendeurs les « TAT » (Tête à Toto).
Le taureau par les cornes
Ce premier article n'a qu'une ambition : affirmer aux revendeurs indépendants qui viennent d'apprendre la mauvaise nouvelle qu'ils sont loin d'être les seuls dans ce cas. Ils ne devront donc pas s'étonner d'entendre les mêmes reproches : « vous n'avez pas assez de fonds propres », « vous ne communiquer pas assez vers la SFAC », « vous ne donner pas suffisamment d'éléments à votre banque », « vous n'anticipez pas assez », etc.
Le discours est connu mais, quoi qu'il en soit, nous collecterons les témoignages. A ce jour, ceux qui nous ont été communiqués indiquent un décalage incompréhensible entre les décisions des assureurs crédit et les résultats, 2007, 2008 ou prévisionnels.
De deux choses l'une : soit les réductions ou annulations d'encours sont motivées par l'analyse des bilans et des carnets de commandes, soit la filière IT devra prendre - sinon le taureau par les cornes - du moins l'assureur crédit par là où il est le plus sensible.
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Alerte sur les encours !
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