Le conseil de modernisation des politiques publiques de juin 2010, présidé par François Baroin, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État, a abordé le sujet de la gouvernance informatique publique.
Outre un objectif de meilleure maîtrise des projets informatiques au Ministère de la Justice, la page 45 du compte-rendu officiel mentionne : « Installer un directeur chargé de coordonner les dépenses informatiques de l'État. » Ce point est indiqué pour le compte propre du ministère du budget, autorité de tutelle de la DGME (délégation générale pour la modernisation de l'Etat), au même niveau que des améliorations fonctionnelles (un « mon-service-public » pour les entreprises par exemple).
Malgré la création de la DGME, qui succédait à une série d'agences et de services consacrés à l'informatique d'Etat depuis une quinzaine d'années, chaque administration et chaque ministère continue de posséder sa propre politique informatique. Au point de parfois faire des choix contraires aux recommandations de Bercy.
Les agences liées à des projets informatiques interministériels se sont également multipliées : SCN AIFE (Agence pour l'informatique financière de l'Etat) pour le projet Chorus, ONP (Office nationale de paye), etc. Les relations entre ces organismes et les autres administrations jalouses de leurs prérogatives sont parfois tendues, entrainant des retards importants voire des plantages dans les projets (Chorus est un bon exemple à ce sujet).
Pas de DSI « France » pour l'instant
Le gouvernement français ne semble donc toujours pas décidé à créer une véritable DSI unique gouvernementale, sorte de « DSI groupe » de l'Etat, capable d'imposer ses choix, donc de standardiser les architectures et d'industrialiser les SI publics.
Les Etats-Unis ont leur CIO fédéral, la France aura peut-être au mieux un responsable achat cherchant à obtenir des ristournes sur volume une fois les choix de fournisseurs faits.
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