(03/06/04) -Hewlett Packard et Microsoft viennent de décider tous deux de nouvelles implantations en Inde. Le premier envisage de délocaliser les services de gestion comptable à Bangalore tandis que le second prévoit de plus que doubler les effectifs de son centre de développement logiciel d'Hyderabad. Deux décisions emblématiques d'un phénomène de grande ampleur qu'Europe et Etats-Unis ne semblent pas parvenir à endiguer malgré leurs tentatives respectives. Dans un premier temps, HP sous traite depuis plus de trois ans à une filiale indienne une large part de son activité comptable. Aujourd'hui, il envisage de délocaliser en Inde ses services comptables à destination de ses clients. HP devrait ainsi commencer par implanter à Bangalore son service de gestion comptable pour Procter & Gamble (P&G). P&G est l'une des plus grandes entreprises mondiales de biens de consommation. HP ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin, l'entreprise américaine développant en Inde ses services en langue autre qu'anglaise. Microsoft continue lui aussi de s'étendre en Inde. Ses effectifs installés dans un centre de développement logiciel à Hyderabad pourraient passer de 200 à 500 personnes d'ici 2005. Le géant pourrait également doubler ses effectifs - soit 125 personnes - dans son deuxième centre de développement situé dans la même ville. Ces deux centres ne sont qu'une partie des délocalisations déjà opérées par l'éditeur. Entre ses propres implantations et ses partenaires, Microsoft estime que 900 à 1000 personnes travaillent en Inde pour lui. D'après un syndicat, ce chiffre pourrait être largement supérieur. L'acquisition d'un terrain à Manikonda - proche d'Hyderabad - échauffe les esprits des travailleurs américains qui craignent pour leurs emplois. Microsoft affirme que pour le moment rien n'est défini et qu'il n'est pas question d'augmenter à plusieurs milliers les effectifs indiens. De son côté, l'association nationale indienne des entreprises du logiciel et services (Nasscom) estime que l'externalisation de processus métiers par des entreprises américaines et britanniques génère 85 % du chiffre d'affaires des entreprises qu'elle représente. Une chiffre d'affaires qui s'élève à 12,5 Md$ pour l'exercice 2003, clos le 31 mars dernier, en progression de 30,5 % par rapport à l'exercice fiscal précédent. Une croissance que les protestations de parlementaires européens et américains, inquiets des effets économiques et électoraux des délocalisations, ne semble pas prêt d'enrayer. Selon la Nasscom, les exportation de services et de logiciels indiens devraient représenter 16,3 Md$ pour l'exercice en cours.
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