EuroSoftware 100 : les éditeurs français s'affirment sur des secteurs verticaux

Derrière le tout puissant Dassault Systèmes, le classement des éditeurs français est profondément bouleversé. C'est l'une des tendances de fond, avec la verticalisation des offres, de l'édition 2009 de l'observatoire EuroSoftware 100.

Toujours très atomisé, le paysage de l'édition française de logiciels puise sa force dans les applications et les solutions verticales, c'est-à-dire adaptées à un secteur d'activité. En revanche, les logiciels d'infrastructure, à quelques exceptions près, restent la chasse gardée des éditeurs américains. Ce bilan, dressé l'an dernier à la lecture de l'EuroSoftware 100, se confirme avec l'édition 2009 de ce classement établi par PricewaterhouseCoopers avec Pierre Audoin Consultants, en partenariat avec l'Afdel, association française des éditeurs de logiciels et l'European Software Association. Le numéro 1 incontesté de l'édition de logiciels en France reste Dassault Systèmes, éditeur de solutions de PLM, avec un chiffre d'affaires mondial 2008 de 1,38 M€, dont 1,154 M€ proviennent de la vente de licences et de services associés (maintenance et support). La France sur ce chiffre ne pèse que 122 M€, les logiciels de l'éditeur étant largement utilisés à l'international. Un Dassault Système qui vient en outre de racheter à IBM sa division qui vendait et supportait cette offre de PLM. « Quelques pépites dans le domaine de la banque/assurance » Assez loin derrière lui, Sopra Group réalise un chiffre d'affaires mondial de 180 M€ sur l'édition de logiciels. Dans ce domaine, sa filiale Axway, spécialisée dans les échanges interentreprises génère l'essentiel de ces revenus et Sopra Group se met justement en ordre de marche pour lui donner son indépendance. L'an dernier, c'est GL Trade qui occupait cette deuxième place. Son rachat par l'éditeur américain SunGuard le fait disparaître du classement. L'éditeur de progiciels de gestion Cegid, quatrième l'an dernier, monte cette année dans le trio de tête (248 M€ de CA dont 158 M€ sur les ventes de licences et la maintenance). En 2008, il aura successivement racheté les éditeurs GD Informatique, Civitas et VCS Timeless. PAC souligne que Cegid fait partie des éditeurs ayant misé sur une verticalisation de leur offre. De même, la société lyonnaise a développé ses solutions proposées en ligne, sous la forme d'un service (mode SaaS), un axe de distribution qui « poursuit sa pénétration du marché, favorisé par la crise », rappelle le cabinet de conseil. L'arrivée de Murex, de la 8e à la 4e place, atteste par ailleurs du dynamisme des éditeurs spécialisés, notamment sur les logiciels destinés au monde de la finance. Murex affiche un chiffre d'affaires mondial de 235 M€ dont 156 M€ sur l'édition. A noter que son chiffre d'affaires 'édition' ne pèse que 9 M€ en France. « Il y a énormément de sociétés sur le secteur de la banque/assurance qui ont une faible présence en France, alors qu'elles génèrent une grosse activité à l'international, relève Eric Menard, directeur d'études chez PAC. Dans ce domaine, nous avons quelques pépites en France ». De fait, la 5e place du classement est occupée par Cegedim qui, outre son activité spécialisée dans le CRM pharmaceutique, dispose aussi d'un pôle Assurance d'environ 50 M€. Et juste derrière, on trouve Linedata Services. Dans la catégorie des éditeurs de logiciels pour la banque/assurance, Eric Menard rappelle que le Top 20 compte aussi Sophis, Vivéo Finance et Sab Ingénierie. « Nous avons en France un fort pôle bancaire, ce qui a permis à ces acteurs de se développer. Ils se sont d'ailleurs toujours placés dans le haut du classement et ils sont obligés de grossir pour atteindre une taille critique et résister au marché. »

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