La migration vers Windows 8 ne suscitera pas directement le recours massif à des services d'intégration ou de formation. Mais elle génèrera à terme des projets de transformation des infrastructures et de développement d'applications, notamment pour tablettes.
L'arrivée d'une nouvelle version de Windows dynamise toujours le marché des services de développement et d'intégration, associés aux projets de migration des parcs, de mise à niveau des applications et de mise en oeuvre des nouvelles fonctionnalités. Windows 8 ne devrait pas déroger à cette règle, même s'il ne faut pas s'attendre à une explosion rapide de la demande des entreprises.
Peu de migrations massives de PC mais des projets d'infrastructures
Les entreprises renouvellent traditionnellement leur parc de PC avec un décalage d'une génération par rapport à la dernière version de Windows. De plus, nombre d'entre elles avaient fait l'impasse sur Vista, avant de passer directement de XP à Windows 7. Les projets de migration vers Windows 8 ne devraient donc pas être nombreux en 2013 car ils concerneront surtout les entreprises qui en sont restées à XP, dont le support prendra fin en avril 2014. Celle-ci seront toutefois contraintes de migrer rapidement et devront alors remettre profondément en cause leurs infrastructures pour être en mesure de déployer et gérer les postes Windows 8. Et cela ne concernera pas seulement les outils d'administration, SCCM en tête. « Il s'agira aussi de projets de virtualisation du poste de travail ou de déport d'interface, qui facilitent grandement le passage à Windows 8 », précise ainsi Ronald Bainey, directeur technique d'Avanade. Ces efforts représenteront une petite manne pour les intégrateurs, qui ne pourront toutefois guère compter sur un marché des services de migration des postes Vista ou Windows 7. « Pour les entreprises qui ont déjà adopté ces systèmes d'exploitation, le passage à Windows 8 est assez simple. La compatibilité, les méthodes d'industrialisation, les bonnes pratiques, les prérequis matériels, rien ne change », explique Nicolas Bellenger, Manager BU expertise Microsoft chez SCC. Cette continuité favorise apparemment les migrations au fil de l'eau, de Windows 7 vers Windows 8. Mais une telle démarche sera limitée aux PME, car la plupart des grands comptes seront freinés par le nécessaire processus de validation des applications, qu'ils s'imposent même quand la compatibilité est a priori garantie.
Tablettes et ModernUI: un effort de déploiement et de développement
A l'instar de la migration des PC, l'adoption des tablettes sous Windows 8 et de l'interface ModernUI sera très progressive mais génèrera une demande de services pour le développement ou l'adaptation d'applications spécifiques. De plus, le déploiement de ces applications et l'administration de ces tablettes dépendront de leur type. Celles qui sont en architecture x86 pourront être gérées par l'infrastructure existante, typiquement basée sur SCCM, ce qui limitera l'effort. Les tablettes sous Windows RT devront sans doute passer sous les fourches caudines d'outils spécifiques dont la mise en oeuvre imposera souvent le recours à des compétences externes.
Adoption du concept de magasin d'applications
Windows 8 devrait en outre initier l'adoption progressive d'un nouveau mode de diffusion des applications basé sur le concept de magasin d'applications, pour les tablettes comme pour les PC. Selon, Nicolas Bellenger, « cette évolution est inéluctable même si elle se heurte encore aux réticences à laisser les utilisateurs autonomes. ». Pour Ronald Bainey, « les DSI encadreront le processus en mettant en place des workflows d'approbation, ne serait-ce que pour maîtriser les coûts de licences. » Le déploiement de ces magasins génèrera d'importants projets de transformation qui impliqueront donc, non seulement la migration des infrastructures vers SCCM 2012 et des PC vers Windows 8, mais aussi la mise en place de nouveaux processus.
Formation des utilisateurs : des ajustements seront nécessaires
En interface traditionnelle, Windows 8 présente peu de différences par rapport à la version 7 mais le diable est dans les détails. « La disparition du menu Démarrer est perturbante, ce qui rendra la transition des utilisateurs compliquée à gérer », affirme ainsi Ronald Bainey. L'accompagnement pourrait toutefois être plus léger que pour Windows 7 ou Vista. « A l'époque, une véritable formation était nécessaire mais elle concernait davantage Office 2010 et son bandeau, que le système lui-même », se rappelle Jean Luc Dagron, directeur exécutif infrastructure consulting &cloud services d'Osiatis.
Quant à l'interface ModernUI, elle ne devrait pas non plus générer un important marché de la formation. « ModernUI étant aussi intuitif qu'iOS et Android, il suffira d'un accompagnement au changement ajusté à la maturité de chaque population », estime Jean Luc Dagron. D'autant que nombre de tablettes entreront dans l'entreprise sous l'impulsion des salariés, notamment via le phénomène BYOD.
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