Seules les prévisions concernant les éditeurs et les plateformes cloud restent quasiment stables (+0,1 point) d'une enquête semestrielle sur l'autre.(Illustration : Numeum/PAC)
Les ESN et les spécialistes du conseil en technologies devraient réaliser des résultats moins bons que prévus cette année. Un constat qui amène le syndicat Numeum et le cabinet PAC à réduire de 0,8 point leur prévision de croissance pour le marché français du numérique en 2024.
Cela fait maintenant 15 ans que les entreprises françaises du numérique connaissent une croissance continue. À moins d'une énorme surprise, cela sera aussi le cas en 2024, mais moins que prévu. Selon la dernière enquête semestrielle du syndicat Numeum et du cabinet PAC, les chiffres d'affaires cumulés des éditeurs, des ESN et des acteurs du conseil en technologie dans l'Hexagone ne devraient plus progresser que de 5 % d'une année sur l'autre pour atteindre 70,4 Md€. Or, les conclusions de la précédente enquête semestrielle, publiées en décembre dernier, permettaient d'entrevoir jusqu'ici une hausse des revenus de 5,8 %, un peu moins éloignée de la progression de 6,5 % enregistrée en 2023.
Pour ne rien arranger, il existe un risque que le dynamisme du marché français du numérique se dégrade un peu plus. Numeum et PAC précisent en effet que leur analyse est issue du contexte économique précédent la décision de dissolution de l'Assemblée nationale. Par conséquent, ils restent « attentifs au contexte qui pourra impacter l'activité des entreprises et potentiellement la commande publique ».
La croissance prévisionnelle des ESN passe de 3,4 % à 2,1 %
En attendant une éventuelle révision, les derniers chiffres disponibles montrent que c'est le segment des ESN qui a amené les auteurs de l'étude à retrancher de 0,8 point la progression initialement attendue pour l'ensemble du marché. Désormais, ils estiment que les revenus des entreprises de services numériques enregistreront une hausse annuelle de 2,1 %, contre 3,4 % précédemment, pour se situer à 35 Md€. Les objectifs sont également revus à la baisse pour les cabinets de conseil en technologie, dont le chiffre d'affaires devrait s'apprécier de 3,4 %, soit 1,2 point de moins que ce qui leur avait été prédit en décembre dernier. Leur poids (8,1 Md€ de CA prévisionnel désormais) limite néanmoins l'influence de cette variation sur l'ensemble du marché français du numérique.
Finalement, seules les prévisions concernant les éditeurs et les plateformes cloud restent quasiment stables (+0,1 point) d'une enquête semestrielle sur l'autre. Les facturations de ces fournisseurs devraient croître de 9,6 % pour s'établir à 27,2 Md€ sur l'ensemble de l'année 2024.
Plus de 39 Md€ de revenus pour les plateformes et les services cloud
Indépendamment des métiers des acteurs concernés, l'enquête de Numeum et de PAC montre que la croissance du marché français du numérique va être en particulièrement portée par les plateformes et les services cloud cette année. À lui seul, ce segment devrait générer 39,4 Md€ de chiffre d'affaires, soit 14,2 % de plus qu'en 2023. D'autres marchés, de plus petites tailles, devraient également dégager de fortes progressions, comme Le Big Data (+16,8 % à 5,4 Md€), la sécurité +10,6 % à 7 Md€), et surtout l'IA (+35,7 % à 2,8 Md€) et le numérique responsable (+38 % à 1,3 Md€).
Des critères RSE de plus en plus présents dans les appels d'offres
En 2024, 78 % des entreprises du numérique prévoient d'intensifier leurs actions liées au numérique responsable, en se concentrant principalement sur les aspects environnementaux. Il faut dire qu'elles sont de plus en plus sollicitées pour démontrer leurs actions en matière de RSE. Quelle que soit leur taille, elles sont en effet 80 % à répondre à des appels d'offres ayant des critères RSE. Quant à l'IA, elle est considérée comme une source d'opportunités d'amélioration pour 70 % des entreprises du numérique interrogées et comme un nouveau vecteur de revenus pour la moitié d'entre elles. En pratique, 85 % des entreprises du numérique déclarent avoir déjà intégré dans leurs processus internes l'IA Générative en 2023 ou vouloir le faire en 2024 et au-delà.
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