La modification de la tarification de VMware sur les licences impactera les sockets 64 cœurs comme les puces Epyc d'AMD. (crédit : AMD)
Le spécialiste en solutions de virtualisation VMware annonce à compter du 2 avril 2020 un doublement de la facturation de ses licences par CPU dépassant les 32 coeurs physiques. Les entreprises, sous support VMware, ont jusqu'au 30 avril 2020 pour bénéficier de licences gratuites par processeur supplémentaire dépassant les 32 coeurs physiques.
Répondre aux besoins des clients, aligner son modèle de tarification de licence par CPU au standard du marché ou augmenter ses profits ?. VMware vient de revoir son approche de tarification de licence par CPU et met en avant pour cela les deux premières justifications, même si on ne peut pas s'empêcher de penser que cette évolution de pratique (en vigueur chez Microsoft, Oracle...) permet surtout au final d'alourdir la facture. A partir du 2 avril 2020, le spécialiste de la virtualisation annonce ainsi la couleur : « vous aurez besoin d'une licence pour toute offre logicielle que nous octroyons sous licence par processeur, pour un maximum de 32 coeurs physiques. »
Concrètement, cette annonce impose une facturation supplémentaire pour certains clients. Si rien ne change pour ceux qui utilisent 1 ou 2 CPU dont le nombre de coeur est inférieur ou égal à 32, ceux utilisant 1 ou 2 CPU dont le nombre de coeurs est supérieur à 32 sont obligés de prendre une autre licence et la facture peut être multipliée par deux (cf tableau ci-dessous)
Un tableau récapitulatif des annonces de VMware (Crédit Photo : VMware)
Pour rassurer ses clients, VMware indique que la grande majorité de ses logiciels sont déployés sur des serveurs Intel et AMD dont le nombre de coeurs processeurs est inférieur à 32. Mais jusqu'à combien de temps, à l'heure où les modèles de processeurs à 64 coeurs sortent du bois dont les derniers Epyc d'AMD ou les futures puces Cooper Lake d'Intel. Pour VMware, cette récente grille tarifaire lui permet de garantir une réserve de croissance sans se mettre à dos immédiatement les utilisateurs, au final peu aujourd'hui concernés par cette hausse (10% selon les spécialistes).
L'annonce rappellera pour les plus anciens l'épisode de la vTax sur la mémoire (vRAM). Une idée décidée par Paul Maritz, alors CEO de VMware et qui avait provoqué l'ire des utilisateurs. Il avait fallu attendre 2012 pour voir supprimer cette peine par un certain Pat Gelsinger, l'actuel CEO de VMware.
Une décision mal comprise et une opération commerciale lancée
« Je me demande vraiment si VMware ne vient pas de tirer une n-ième balle dans le pied à AMD et ses nouvelles architectures auxquelles tout le monde ou presque dans l'IT s'intéresse en ce moment. Leur roadmap est particulièrement alléchante, notamment, bingo, au niveau du nombre de coeurs par CPU. On pouvait jusqu'alors presque imaginer de downsizer nos futurs serveurs de virtualisation à un socket, vu les performances annoncées et constatées sur les nouvelles architectures Zen3 en particulier », a réagi sur son blog Cédric Quillévéré, responsable du service Architecture du CHU de Nantes.
Et pour booster son premier semestre 2020, quoi de mieux pour Vmware qu'une opération commerciale bien sentie ? En effet, tous les clients qui achèteront avant le 30 avril 2020 des logiciels VMware tournant sur des serveurs de plus de 32 coeurs pourront bénéficier de licences gratuites par processeur supplémentaire. Petit bémol toutefois, ce geste est réservé aux entreprises ayant des contrats de support actif avec cette précision qui a son importance : « les clients seront facturés pour le service et le support sur les licences gratuites supplémentaires au moment du renouvellement du contrat de service et de support du client pour les licences existantes ».
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