Ainsi, dans le milieu des spécialistes de la grande distribution, Disposelec a intégré sa division Sud (anciennement Prod'X Informatique) dans une entité unifiée. CDL Informatique, établie dans le Pas-de-Calais, qui détenait pourtant de belles cartes dans le retail et avait pris pied sur les marchés portugais et espagnol, a fermé ses portes. Quant à UFP Hardware, après le départ d'une grande partie de ses équipes dirigeantes, il a été réintégré au sein d'UFP dont il constitue désormais une simple division. Une entité pour laquelle le spécialiste des consommables a revu à la baisse ses ambitions en matière de développement à l'international. En attendant des jours meilleurs. Les grossistes du top 10 à la peine Du côté des grossistes à valeur ajoutée, Allasso est tombé sous le contrôle de Magirus et Scientific Computers sous la coupe de Distrilogie, tandis que l'enseigne Comstor, si elle existe toujours, se trouve diluée dans le Westcon Group nouveau. De même, Avnet s'est offert Printex et GE Access Distribution. Enfin Teldata, à peine racheté, met la clé sous la porte pour cause de « mauvaise gestion » de ses nouveaux propriétaires, estime son fondateur, François Bellini. Le niveau d'activité des principaux grossistes n'aura pas réussi à pallier l'effet de ces défaillances en série. Au regard des 6 % de croissance de 2006, les membres du Top 10 n'enregistrent en effet qu'une progression de 3,59 %. En cause, dans ces performances en demi-teinte : Tech Data, qui occulte la forte baisse d'activité d'Azlan en intégrant son chiffre à celui du groupe pour conserver son leadership ; UFP, dont les bons résultats dans les consommables (80 % de son CA) n'ont pas contrebalancé les déboires de sa division hardware ; ISA France, qui semble enfin avoir enrayé la chute de son activité (- 40 % depuis 2003). Maigre compensation, quelques acteurs comme Actebis, Dexxon ou encore Banque Magnétique enregistrent de bons résultats. Parallèlement, certains acteurs régionaux de taille intermédiaire il y a quelques années ont réfréné leurs ardeurs, échaudés par leurs difficultés passées. Luc Sauveur, chez Kalidis, ou Stéphanie Labrunie, chez Self Process, assurent qu'ils ne souhaitent plus gérer des entreprises de plus d'une dizaine de salariés. « Trop de contraintes, trop de temps passé sur l'administration... Pour vivre heureux, restons petits », clament-ils en choeur. Une tendance que l'on retrouve chez un nombre croissant de régionaux. Mais alors, d'où vient le regain de croissance observé sur le marché ? En fait, trois segments se sont très bien comportés cette année : la mobilité, les logiciels et, dans une moindre mesure, les jeux. Les deux premiers ont progressé de plus de 20 % en moyenne, spécialement dans la mobilité où les volumes brassés ne cessent d'augmenter. À côté des téléphones mobiles et autres smartphones, le GPS a une nouvelle fois tiré la croissance. Mais les acteurs de ce marché savent bien que, lorsque le secteur approchera la saturation, ils devront se réorienter vers d'autres créneaux ou entrer dans une phase de consolidation comme l'a fait l'américain Brightpoint, qui a tout récemment fusionné avec l'européen Dangaard. Mobiles, logiciels et jeux épargnés Sur le segment des logiciels, quelques protagonistes concentrent l'essentiel de la croissance. À leur nombre figurent Man & Machine France, qui refait une bonne partie de son retard sur son éternel concurrent, Soft-Europe, ou encore Computers Unlimited France, dont l'offre remplit le vide laissé par feu P-Ingénierie. Quant au secteur du jeu vidéo, il s'en est relativement bien tiré l'année dernière grâce notamment aux sorties des consoles Nintendo WII et Microsoft Xbox 360, qui ont occasionné le renouvellement d'une partie du parc, et au succès de la DS-Lite. Une performance qui pourrait être renouvelée cette année si la Playstation 3 rencontrait le succès escompté par Sony. Quoi qu'il en soit, le marché reste globalement tendu, avec quelques rares secteurs d'activité dynamiques. Il y a donc fort à parier que faillites et restructurations se poursuivront en 2007 dans les rangs des grossistes. Alain Godet
Un monde des grossistes en constante ébullition
Cette année encore, ce sont les grossistes spécialisés dans l'assemblage qui ont connu le plus de difficultés sur le marché. Et ce n'est pas fini, estiment-ils. « L'informatique a ceci de particulier que c'est le seul domaine où le sur-mesure coûte traditionnellement moins cher que le prêt-à-porter. Économiquement, cela ne peut pas durer », observe Jean-Luc Bellini, fondateur de JLB-O Distribution. Face à la puissance de grands groupes industriels comme Acer, Dell ou HP, le seul moyen de sortir de l'ornière consiste selon lui à faire comprendre aux utilisateurs cette « nouvelle réalité ». Cela au moment où aucune révolution technologique ne laisse espérer un rebond à court terme. En attendant, les différents acteurs n'ont que peu de solutions : grossir en traitant des volumes toujours plus importants, négocier des contrats d'exclusivité sur certaines marques, se positionner sur des segments haut de gamme en se différenciant ou en se spécialisant sur des marchés plus verticaux (informatique industrielle, vidéosurveillance...). Ceux qui l'ont fait affirment avoir parfois retrouvé des marges dignes de celles d'il y a quinze ans ! Mais tous ne sauront pas s'adapter et, à n'en pas douter, d'autres grossistes seront très prochainement amenés à fermer leurs portes...
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