Avec 10,20,30,40 voir 50% de remise, les soldes sont l'occasion de faire de bonne affaires en informatique. Toutefois, seules les grandes enseignes semblent vraiment vouloir tirer profit de cette période de baisse des prix. Les petits revendeurs sont une majorité à ne pas y voir d'intérêt en termes de déstockage, tandis que des réseaux de magasins plus connus trouvent la législation trop contraignante.
C'est parti pour les soldes d'été. Comme les boutiques de prêt à porter et autres magasins dédiés à la mode, les circuits de distribution IT grand public font aussi valser les étiquettes depuis le 30 juin. Carrefour, Pixmania, Surcouf, Cdiscount, fnac ou encore boulanger, pour ne citer qu'eux, y vont ainsi de leurs promotions. « Nous avons constitué un fichier de 1500 références à solder », indique Jérôme Vié, le directeur de Surcouf Daumesnil à Paris. A l'instar de ce point de vente, les sept autres superstores de l'enseigne du groupe Youg's vont aussi pratiquer des baisses de prix, sur des matériels et logiciels de leurs choix, ainsi que sur un tronc commun de 50 références. S'ils sont les plus visibles dans la pratique des soldes, les acteurs d'envergure nationale ne sont pas pour autant les seuls à en faire. Une petite enseigne telle que Selexium (8 M€ de CA en 2009) qui possède trois magasins dans le Sud-Ouest (Toulouse, Montauban, Portet-sur-Garonne) est également de la partie. « Nous allons rayer les étiquettes de 400 de nos 6000 références actives », indique Marc Cafiero, le fondateur et dirigeant de Selexium. Force est toutefois de constater que la pratique des soldes est peu répandue chez les petits revendeurs informatiques. La dizaine de magasins informatiques du 12ème arrondissement contactés par Distributique.com nous a en effet déclaré qu'aucun d'entre eux n'en voyait la nécessité.
Et pour cause, le principe premier des soldes est de libérer les stocks des références qui sont ou deviendront prochainement obsolètes. Or, pour rester viable, les petits revendeurs informatiques adoptent le plus souvent un système de gestion qui consiste à stocker à 80% des produits dont la rotation est rapide. Au final, il ne leur reste donc pas grand chose à solder. En revanche, pour les autres professionnels qui souhaitent permettre à la majeur partie de leurs clients de repartir avec les produits qu'ils sont venus chercher, les soldes remplissent bel et bien leur rôle d'outil de déstockage. « Nous gérons ainsi la problématique des produits qui sont devenus obsolètes, soit parce que nous ne les avons pas vendus, soit parce que les fabricants ont mis du temps à nous les retourner dans le cadre de leur SAV », précise Marc Cafiero.
Au delà de la problématique du déstockage, les soldes sont aussi pour certains, principalement les grands acteurs du retail, un bon outil de communication servant leur propre image. Ce qui explique par exemple qu'un magasin comme Surcouf Daumesnil solde également des produits qui auraient encore pu être vendus à un prix normal parallèlement à des produits en fin de vie. « Surcouf a une image d'enseigne agressive sur les prix. Les soldes sont une occasion de bien faire passer ce message aux clients », explique Jérôme Vié.
S'agissant des rabais pratiqués par les distributeurs, on trouve des remises allant jusq'à -50% chez Surcouf, plus de -40% chez Pixmania, jusqu'à -50% chez la fnac ou encore jusqu'à -40% chez Selexium. Ce qui se traduit par exemple chez fnac par la vente d'un portable Packard Bell EasyNote TM86-JN-234 FR 15,6" LED à 599 € contre 699 € avant les soldes. On peut également citer le portable HP DM3-1150EF (Windows 7 Premium) qui passe quant à lui de 599 à 479 € chez Surcouf.
Chez Internity, les clients ne doivent pas s'attendre à profiter de ce type de promotion. Plutôt que de rayer leurs étiquettes, les 170 magasins de l'enseigne du groupe Avenir Télécom ont lancé l'opération « les jours explosifs » depuis le 30 juin pour profiter de l'engouement général pour les soldes. L'approche consiste à proposer aux clients des remises allant de 10 à 50€ sur l'ensemble du catalogue de l'enseigne pour tout achat d'une offre packagée comprenant un PC portable ou un mobile associé à un forfait d'opérateur (y compris une offre prépayée). « Le cadre des soldes est trop contraignant par rapport à notre politique commerciale. Il impose notamment de ne pas avoir modifié le tarif d'un produit dans les 30 jours qui précèdent l'ouverture des soldes pour pourvoir baisser son prix. Or, cela nous est impossible puisque nous changeons constamment nos prix pour être fidèle à notre slogan toujours moins cher qu'à côté » , explique Christelle Sammartino, chargée des opérations trade et du merchandising chez Avenir Télécom. Internity met également en avant le fait que sa démarche va lui permettre de prolonger son opération au delà de la date légale de la période des soldes qui s'achèvera le 3 août 2010 à minuit.
Et les autres, ce qui ont choisi de faire des soldes aux sens légal du termes, y trouvent-il leur compte ? Pour Jérôme Vié, le directeur de Surcouf Daumesnil, la réponse est oui : «Notre idée est de faire venir les clients dans nos magasins. Or, cela fonctionne car durant la première semaine des soldes, le chiffre d'affaires du magasins progresse généralement de 30 à 40% ». Bien sûr, celui-ci ne nie pas que ce résultat est obtenu au détriment de la marge. « En général, le back to school commence à partir du 15 août, mais certains enseigne anticipent cette date. Nous préférons donc vendre à un étudiant un PC soldé et réaliser ainsi un chiffre d'affaires que nous risquerions de perdre même si la marge s'en ressent un peu », conclut Jérôme Vié.
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