SAP injecte un peu plus d'IA dans SuccessFactors

SuccessFactors comprend plusieurs évolutions à base d'IA pour gérer les compétences d'une entreprise. (Crédit SAP)

SuccessFactors comprend plusieurs évolutions à base d'IA pour gérer les compétences d'une entreprise. (Crédit SAP)

La suite HCM de SuccessFactors de SAP embarque plusieurs fonctionnalités à base d'IA. Un moyen de rattraper le retard face au concurrent Workday selon les analystes.

L'ajout, par SAP, de capacités d'IA à sa suite SuccessFactors HCM (Gestion du capital humain) montre qu'il vaut « mieux être en retard que jamais ». C'est du moins l'avis du consultant d'Info-Tech Research Group, Scott Bickley. « Workday a lancé ses Skills Cloud en 2018, et depuis, l'éditeur a été à l'avant-garde en prévoyant que les entreprises fonctionneraient non plus sur des profils prédéfinis, mais sur des pools de compétences, de façon à utiliser dynamiquement les ressources les plus adaptées à une tâche ou à un objectif. »

Plusieurs évolutions dans différents domaines Annoncée lors de l'évènement SuccessConnect de SAP consacré aux ressources humaines et organisé du 28 au 30 octobre à Lisbonne, la mise à niveau concerne plusieurs domaines. Des améliorations sont apportées à Talent Intelligence Hub, qui, selon SAP, « centralise les compétences au sein des entreprises dans une perspective de développement de carrière et de planification stratégique des employés ». On trouve également la possibilité pour les sites utilisateurs SAP d'« agréger et d'harmoniser les données provenant de taxonomies de compétences variées », à commencer par celles de Beamery, Degreed, IMOCA INC, Korn Ferry, Lightcast, Pheonom, TalenTeam, et Techwolf.

Dans l'offre Career and Talent Development, il est possible d'utiliser les données de compétences du hub pour que les employés puissent « définir des objectifs d'évolution de carrière en fonction de leurs aspirations personnelles et des besoins de l'entreprise ». Des évolutions concernent par ailleurs Joule, le copilote IA de SAP pour mieux accompagner les employés tout au long du processus d'onboarding. Au cours du premier semestre 2025, ils pourront aussi poser à Joule des questions complexes sur leurs fiches de paie et recevoir des informations contextuelles pertinentes. Enfin, au second semestre 2025, une intégration est prévue de la plateforme WalkMe à SuccessFactors, acquise en septembre par SAP. Cette opération permettra d'exécuter des flux de travail préconstruits à travers des applications logicielles d'entreprise en vue « d'améliorer l'expérience et l'adoption des employés à travers des flux de travail communs », selon SAP.



L'outil de perspectives de carrières à base d'IA. (Crédit Photo : SAP)

Rattraper le retard « Ces offres apportent une expérience personnalisée et axée sur les données, au travers de laquelle les employés peuvent facilement découvrir et évoluer dans les parcours de carrière recommandés. Ils peuvent aussi obtenir des informations basées sur l'IA sur les activités d'apprentissage recommandées, les objectifs de développement, les mentorats, les affectations de travail, et autres, afin de mieux se préparer à certains postes », a déclaré Lara Albert, vice-présidente mondiale du marketing produit pour SuccessFactors dans un courriel. « Aujourd'hui, les entreprises disposent souvent de compétences dans de nombreux systèmes. En ouvrant notre plateforme de veille sur les talents aux partenaires de compétences, les clients peuvent consolider toutes les compétences dans un seul système de veille », a-t-elle fait valoir.

Selon l'analyste Scott Bickley, il semble que les intégrations tierces de SAP à divers référentiels de compétences et à son système de gestion de l'apprentissage (LMS) établiront des inventaires de compétences nécessaires à la planification de la main-d'oeuvre. « Est-ce parce que la fonctionnalité native d'inférence des compétences est médiocre, ou parce que SAP a raté le coche et que le fournisseur doit maintenant rattraper son retard par rapport à Workday ? », s'est-il demandé. La seconde hypothèse parait la plus probable. Beaucoup de clients SAP ont sans doute pris de l'avance et passé des contrats avec ces plateformes indépendantes basées sur les compétences et ces solutions LMS, et SAP cherche désormais à intégrer ces données dans le Talent Intelligence Hub.

Une aide pour réduire le manque de compétences Scott Bickley pense que les départements IT qui cherchent à pallier les pénuries de compétences ou à reformer le personnel peuvent tirer des avantages directs de ces intégrations. « Et cela s'applique à toutes les fonctions de l'entreprise, déjà, pour identifier les talents en interne qui autrement passeraient inaperçus, mais aussi pour faire le point sur les compétences qui mériteraient un recyclage. » Par exemple, à mesure de l'émergence de nouvelles technologies, les départements IT « ont souvent besoin de se perfectionner, et cette nécessité ne fait que croître avec la prévalence de l'IA générative », a fait remarquer Lara Albert. « Grâce à une meilleure intelligence des compétences, les équipes IT peuvent savoir quelles lacunes combler et trouver les bons talents », a-t-elle ajouté.

« L'IA peut contribuer à identifier les lacunes de compétences qui doivent être ciblées dans des départements ou chez des personnes spécifiques », a estimé pour sa part Robert Kramer, vice-président et analyste principal chez Moor Insights & Strategy. Elle peut également identifier les employés les plus aptes à une remise à jour des compétences. « Si les employés ne produisent pas, c'est qu'il y a une raison, alors pourquoi se débarrasser d'eux plutôt que de les recycler ? » Selon lui, « les fonctionnalités lancées par SAP peuvent guider les employeurs dans ce parcours de formation et de perfectionnement ».

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