En cette rentrée 2011, l'industrie comme la distribution informatique ne font quasiment plus référence à la puissance des matériels et au terme « gigahertz », qui était encore très présent dans leur communication l'an dernier.
A sa sortie en 2002, le film « Minority Report » avait notamment marqué les esprits avec la présentation de nouvelles interfaces hommes-machines faisant largement appel aux technologies tactiles, aux hologrammes et aux capteurs.
Ces outils étaient censés être d'un usage courant 52 ans après la sortie du film, soit en 2054. Il semble que nombre d'entre elles seront annoncées dans les mois à venir, entre la période du « back to school » 2011 et le printemps 2012.
Une des applications les plus spectaculaires sera notamment présentée par HP, que l'activité PC soit ou non cédée, car les travaux de R & D semblent largement avancés. « Les utilisateurs n'ont pas besoin de davantage de puissance, mais d'une plus grande simplicité, explique Antoine Magnan, en charge des produits grand-public chez HP France. Pour éviter d'avoir à retenir un nombre croissant de mots de passe, l'idée est d'associer les empreintes digitales des dix doigts de la main à une fonction ». Par exemple, le majeur de la main droite sur le pavé tactile vous envoie immédiatement sur votre messagerie et le pouce sur Google ; l'index de la main gauche vers Facebook, le pouce vers Twitter, l'annulaire vers Linkedin, etc. De son côté, Acer mise sur son interface dédiée aux réseaux sociaux, le « Social Jogger ».
10 doigts, c'est peu...
Cela étant dit, les constructeurs sont bien conscients que les 10 doigts des mains ne suffiront pas. Les autres raccourcis proposés dès cette rentrée concernent la mise en avant de la suppression des connexions filaires vers la plupart des matériels de l'électronique grand public, qu'ils soient « gris », « bruns » ou « blancs » : téléviseurs, appareils photo, caméras IP, vidéoprojecteurs, machines à laver, volets électriques, chauffage, disques durs, etc.
Dans ce domaine, la nouveauté n'est pas la technologie, mais le message. « Nous travaillons sur le sujet depuis 2010 en nous fondant sur l'utilisation du Wi-Fi et du protocole DLNA, explique Angelo d'Ambrosio, Directeur de la Division grand public d'Acer France. Une des principales valeurs ajoutées des constructeurs consiste désormais à développer des surcouches logicielles qui spécialisent leurs produits ».
Chez HP, le principe n'est pas très différent : « pour imprimer, il suffit d'envoyer un courriel à une imprimante, où que l'on soit », résume Antoine Magnan.
Où sont les gigahertz ?
« Que l'on soit fabricant de microprocesseurs ou constructeur informatique, le but n'est plus de vendre des gigahertz », poursuit Antoine Magnan. De fait, alors que le fameux programme « Intel Inside » fête cette année son 20ème anniversaire, l'argument de la puissance et la course aux gigahertz ne sont plus de saison.
Deux évolutions marquantes témoignent de cette évolution. La première est celle qui concerne les discours des deux grands fondeurs de l'industrie du PC, Intel et AMD : l'acronyme « GHz » a quasiment disparu de leurs campagnes de communication et ne figure plus sur les pages d'accueil de leurs sites Internet. Leurs arguments concernent aujourd'hui la qualité des images.
Le deuxième changement notable, qui apparaît comme la suite logique du premier, est la quasi disparition, en cette rentrée 2011, de la référence aux gigahertz dans la présentation des produits par la distribution grand public. Là aussi, les caractéristiques mise en avant concernent la taille des écrans ou celle des disques durs.
Ces différents repositionnements ont tous le même but et la même conséquence : déconnecter le prix et la puissance des matériels. En la matière, Apple a pris une considérable longueur d'avance, tandis que HP s'est résolu en cette fin août à faire passer le prix de son TouchPad de 479 à 99 €...
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