Purnima Padmanabhan, vice-présidente en charge des produits Cloud Management s’est ainsi faite la porte-parole des bouleversements à venir chez VMware avec l’adoption de Kubernetes. (Crédit : S.L.)
Le cloud hybride, qui s'impose dans les entreprises, se heurte à une problématique de taille : le multicloud. Pour casser le verrouillage lié aux fournisseurs de ressources cloud, VMware mise sur Kubernetes pour faciliter les transferts de charges de travail d'un cloud à l'autre.
En décembre dernier, dans le cadre de l'IT Press Tour, nous avons rencontré les responsables des activités cloud et HCI de VMware à Palo Alto, le siège de l'éditeur californien. Un mois après l'édition européenne de VMworld, le spécialiste des solutions de virtualisation entendait revenir sur ses principaux travaux dans le domaine du cloud et des environnements hyperconvergés. Purnima Padmanabhan, vice-présidente en charge des produits Cloud Management s'est ainsi faite la porte-parole des bouleversements à venir chez VMware avec l'adoption de Kubernetes comme moteur de vSphere. Comme annoncé en aout dernier, VMware a décidé de refondre son approche cloud en misant sur le gestionnaire de clusters de containers qui est en passe de se transformer en gestionnaire d'infrastructures pour piloter containers, VM et apps avec d'un côté les développeurs et de l'autre les administrateurs. Grâce au rachat de la start-up Heptio, cofondée par deux des trois créateurs de Kubernetes chez Google, VMware entend rattraper son retard dans le cloud. Il se limitait à celui d'AWS si on omet le travail portage réalisé par Cloud Simple, aujourd'hui dans le giron de Google, pour supporter VMware sur GCP et Azure.
Interrogée sur ce dernier point, Purnima Padmanabhan admet qu'il est important de proposer le support des principales plateformes cloud aux entreprises. Il est nécessaire de préciser que le multicloud - et donc du cloud hybride - chez VMware passe par des instances dédiées chez les trois clouds providers, ce qui ne permet pas de bénéficier de tous les services de ces derniers. Avec le projet Tanzu, l'éditeur entend toutefois casser les silos de containers pour travailler avec les principales distributions Kubernetes. On peut toutefois se demander si Kubernetes est vraiment la meilleure solution pour lutter contre le verrouillage des plateformes cloud, ou une solution inutilement complexe à un problème que personne n'a encore ? Interrogé sur l'utilisation des fonctionnalités cloud hybride chez ses clients, le CTO de Nutanix, Rajiv Mirani, nous avait avoué que 5% seulement utilisaient vraiment le cloud hybride. La même question n'a jamais eu de réponse chez l'éditeur de Palo Alto.
Kubernetes est-il vraiment la solution ?
Chez VMware, comme chez Cisco, IBM ou Nutanix, Kubernetes reste un allié précieux. S'il ne lève pas encore les verrouillages dans le monde réel, il est en passe de devenir un excellent moyen pour les entreprises d'obtenir une certaine abstraction de l'infrastructure. Un apport crucial pour passer d'un service cloud à un autre même si cela n'élimine pas le verrouillage. Certaines fonctionnalités PaaS (voir plus bas) restent étroitement associées aux fournisseurs (AWS Elastic Beanstalk, Google App Engine ou Heroku) et le détricotage est loin d'être évident. Au lieu de louer un simple serveur, une solution PaaS apporte tout ce dont une e entreprise a besoin pour créer une application. Cela comprend non seulement le serveur, mais aussi le système d'exploitation, l'environnement de langage de programmation, la base de données et les outils de gestion de la base de données. Alors que le fournisseur IaaS laisse aux entreprises l'administration des serveurs loués, un fournisseur PaaS prend en charge les tâches d'administration du serveur telles que l'installation des logiciels ou les mises à jour de sécurité et tente souvent d'anticiper les exigences environnementales du code déployé par un client. L'objectif du PaaS est de fournir un moyen simple pour déployer une application. Allant plus loin que l'IaaS, le PaaS libère les développeurs des tâches d'administration système et leur permet de se concentrer sur ce qui compte le plus : l'application.
VMware mise sur Kubernetes, Cloud Foundry et Bitnami pour étendre son emprise cloud.
VMware l'a bien compris comme le montre la réintégration du PaaS Cloud Foundry dans la maison, suite au rachat de Pivotal. Cloud Foundry, qui est désormais géré par la Linux Foundation, fait office de pièce maîtresse pour le développement d'applications en continu avec des clients comme Air France, Orange, Kone ou Honda. En complément, VMware propose à ses clients la plateforme de la start-up espagnole Bitnami, qui permet aux entreprises de proposer à leurs employés un catalogue applicatif similaire à ceux proposés par les cloud providers (voir illustration ci-dessus).
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