Un obstacle de taille à lever pour les puces basées sur l'architecture ARM tient au fait que la plupart des applications Windows ont été conçues spécifiquement pour fonctionner sur l'architecture x86 d'Intel (crédit : Walden Kirsch / Intel Corporation)
Nvidia et AMD ont sans doute dans leurs cartons des processeurs basés sur ARM capables de tourner sur des PC Windows tandis que Qualcomm dégaine de son côté sa plateformeSnapdragon X Elite et ses puces Oryon très performantes. Intel pourrait bien avoir du fil à retordre sur son marché de prédilection historique.
Intel, qui est depuis longtemps l'acteur dominant du marché des puces pour PC sous Windows, pourrait-il bientôt voir sa mainmise menacée par les processeurs basés sur ARM des géants Nvidia, AMD et Qualcomm ? Nvidia, dont les GPU sont les plus utilisés pour les workloads liées à l'intelligence artificielle, travaillerait à la conception de CPU pour PC. Un effort qui pourrait remettre en cause la domination du fondeur de Santa Clara sur le marché des puces pour PC. Selon IDC, au deuxième trimestre de cette année, Intel détenait 80,6 % des parts du marché des processeurs pour ordinateurs. Selon une information de Reuters qui cite comme source des personnes proches du dossier, « Nvidia cherche à concevoir des puces basées sur la technologie d'ARM pouvant exécuter le système d'exploitation Windows de Microsoft ». Ces sources anonymes ont indiqué à l'agence de presse qu'AMD envisageait également de fabriquer des puces pour PC à l'aide de la technologie ARM. Ces puces des deux fabricants pourraient être disponibles dès 2025. Nvidia a refusé de commenter l'information et AMD n'a pas répondu à une demande de commentaire.
Il est certain que ces développements pourraient aller dans le sens d'un projet de Microsoft. En effet, l'entreprise chercherait à aider les fabricants à développer des processeurs basés sur ARM pour les PC sous Windows. Ce projet s'inspirerait de l'initiative d'Apple, qui a vu sa part de marché des PC presque doubler après avoir lancé, il y a trois ans, ses propres puces basées sur ARM pour ses Mac. La puce personnalisée d'Apple a permis d'accroître l'autonomie de la batterie de ses systèmes et de proposer des performances plus rapides que jamais, sans parler d'une puissance pour les traitements IA efficace. Actuellement, Microsoft détient un accord d'exclusivité avec Qualcomm pour les puces ARM pour ordinateurs Windows. Mais, selon Reuters, comme cet accord devrait prendre fin l'année prochaine, le fondeur américain explore d'autres options.
Performance Vs Expérience ?
La prochaine puce de Qualcomm dévoilée lors du dernier Snapdragon Summit pourrait compliquer un peu plus la situation, le fabricant affirmant qu'il proposera des performances deux fois supérieures à celles de certaines puces parmi les plus populaires d'Intel et d'AMD. Reste que « la puissance de traitement ne suffira pas à Qualcomm pour détrôner les leaders actuels du marché des PC », a estimé Geoff Blaber, CEO du cabinet d'analystes CCS Insight. Celui-ci fait remarquer en effet que la position bien établie d'Intel oblige Qualcomm à offrir une expérience très différenciée en même temps qu'un support aux partenaires et un investissement important dans le marketing dédié aux réseaux de revendeurs.
« Qualcomm a encore un long chemin à parcourir sur le marché des PC, mais elle se concentre et comprend de mieux en mieux ce qu'elle doit faire pour réussir », a-t-il déclaré. « Le lancement de la plate-forme Snapdragon X Elite est une étape importante, mais la performance de la puce n'est qu'un des nombreux ingrédients nécessaires à Qualcomm pour pénétrer réellement le marché », a-t-il ajouté. Il y a aussi un autre obstacle pour les puces basées sur l'architecture ARM : la plupart des applications Windows ont été conçues spécifiquement pour fonctionner sur l'architecture Intel x86, qu'AMD a également utilisée jusqu'à présent. Or, faire en sorte que les applications les plus répandues fonctionnent efficacement sur les puces basées sur l'architecture ARM constituera indéniablement un défi pour les fabricants qu'Intel ne souhaite sûrement pas voir rapidement relevé.
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