«Nous avons six mois de retard par rapport à l'iPad car nous n'avions pas le système d'exploitation adapté»

Précurseur sur le marché des netbooks, Asus vient seulement de se lancer sur le marché des tablettes. Le fabricant taiwanais dit avoir attendu la sortie d'un système d'exploitation adapté au grand public comme Honeycomb, la nouvelle version d'Android, qu'il embarque sur ses produits. Interview de Mustapha Nhari directeur commercial retail et Cécile Brenier  directrice marketing d'Asus France

Distributique : Aujourd'hui, quelle est l'offre d'Asus sur le marché très convoité des tablettes tactiles ?

Mustapha Nhari et Cécile Brenier  : A partir de septembre 2011, nous disposerons de quatre tablettes tactiles à notre catalogue. La première, l'Eee Slate commercialisée entre 899 et 999 € selon les références, fonctionne sous Windows 7 et se distingue par son clavier amovible bluetooth. Elle est disponible depuis février et vise en priorité le marché professionnel. Ensuite, notre fer de lance, trois familles de tablettes fonctionnant sous Google Androïd  qui ciblent le marché grand public. Deux de ces modèles seront vendus à partir du mois de septembre (ndlr : prix non communiqué) : l'Eee Memo, une tablette de 7 pouces qui ressemble plus à un PDA et le Slider, un modèle de 10 pouces avec un clavier physique coulissant. Enfin, la dernière tablette tactile, commercialisée à partir de juin, est baptisée Transformer. En effet, sa particularité est d'être équipée d'une station d'accueil intégrée au clavier.  C'est en quelque sorte un notebook scindé en deux parties : clavier d'un côté et écran tactile de l'autre. Cette tablette sera disponible en juin pour des prix variant de 399€ (16 Go sans station d'accueil) à 599€ (32 Go avec station d'accueil).   

Distributique : On connaissait Asus en tant que pionnier sur l'UMPC ou il y a trois ans sur le netbook avec l'EeePC, pourquoi avoir attendu si longtemps pour lancer les tablettes tactiles ?

Mustapha Nhari et Cécile Brenier : Apple a créé le succès des tablettes tactiles que l'on connaît aujourd'hui sur le marché consumer, cela ne fait aucun doute. Nous n'avons pas été pionnier dans ce domaine pour une raison principale : le système d'exploitation n'était pas adapté jusqu'à présent pour ce type de produit. Il nous a fallu attendre la nouvelle version d'Androïd connu sous le nom de code Honeycomb qui répond maintenant aux exigences du grand public à l'instar de l'iPad d'Apple. Quant à Windows 7, il répond bien aux demandes des entreprises mais pas vraiment à celles du marché domestique. C'est important pour Asus qui réalise la majorité de son chiffre d'affaires sur le marché grand public (ndlr : 3ème marque mondiale) même si nous nous intéressons de plus en plus aux entreprises, notamment avec les ordinateurs portables.

Distributique : Comment vous différenciez vous par rapport à vos concurrents ?

Mustapha Nhari et Cécile Brenier  : Il suffit de voir nos produits très atypiques. Peu de concurrents proposent des tablettes avec clavier coulissant bluetooth ou une tablette qui se transforme en notebook comme le Transformer. Asus mise sur l'innovation technologique et la diversification du produit. C'est notre savoir-faire et notre marque de fabrique. Chez Asus, nous disons que chaque produit a une histoire à raconter...

Distributique : Quelle est votre stratégie pour le canal de distribution avec ces tablettes tactiles ?

Mustapha Nhari et Cécile Brenier : La stratégie d'Asus est la même pour tous les produits grand public. Les tablettes tactiles ne dérogeront pas à la règle. On vise les grandes enseignes alimentaires et spécialisées sans oublier nos  grossistes (Tech Data, Ingram Micro, Asialand, ETC, etc.). Je dois dire que notre défi sera de répondre au volume demandé pour contenter tous ces enseignes.  Concernant le marché professionnel, les demandes de ce type de produits restent  faibles. Néanmoins, on y répond via notre équipe en interne qui s'occupe aussi des notebooks pros. Pour l'heure, nous n'avons pas de programmes partenaires spécifiques, nous y réfléchissons...