Microsoft condamné pour mise à jour forcée vers Windows 10

En Californie, Teri Goldstein a eu gain de cause face à Microsoft qui avait forcé la mise à jour de son OS sur son poste.(crédit:Pixabay/Vanna44)

En Californie, Teri Goldstein a eu gain de cause face à Microsoft qui avait forcé la mise à jour de son OS sur son poste.(crédit:Pixabay/Vanna44)

Microsoft vient d'être condamné par un juge à verser des dommages et intérêts (relativement modestes) à une utilisatrice californienne. Celle-ci avait porté plainte pour les pratiques de mise à jour forcée de Windows 10. Mais depuis, la politique de la firme de Redmond ne s'est pas assouplie. Elle est même devenue de plus en plus agressive.

Teri Goldstein travaille pour une agence de voyages à Sausalito, une petite ville située au nord de San Francisco. Récemment, celle-ci a porté plainte contre Microsoft pour contester les modalités de mise à jour de Windows 10 imposées par l'éditeur. Et elle a gagné. Après une mise à niveau non autorisée de Windows 10, le PC qu'elle utilise à l'agence ne marchait plus correctement, comme l'a rapporté le Seattle Times. Le juge chargé de l'affaire a, semble-t-il, été sensible aux arguments de la plaignante, puisqu'il a condamné Microsoft à lui payer 10 000 dollars de dommages et intérêts. Selon le journal, Microsoft a préféré ne pas interjeter en appel pour éviter d'autres frais de justice.

Le Seattle Times a publié tous les détails de l'histoire et de l'expérience vécue par Teri Goldstein. Comme le précise le journal, la plainte ne concerne pas les récentes pratiques de mise à jour forcée de Microsoft : les problèmes de l'agent de voyages sont survenus immédiatement après la sortie de Windows 10. Le journal n'explique pas comment s'est faite l'installation non autorisée de la mise à jour, la politique de Microsoft étant à l'époque relativement peu offensive. Au moment des faits, le téléchargement automatique de Windows 10 ne concernait que les PC des utilisateurs qui avaient demandé la mise à niveau via un « système de réservation ». C'est bien après la sortie de Windows 10 que Microsoft a adopté une politique de mise à jour beaucoup plus agressive, et aujourd'hui, la firme de Redmond oblige quasiment les utilisateurs à passer à Windows 10.

Une mise à jour aussi agressive qu'une attaque

En septembre, Microsoft téléchargeait automatiquement les fichiers d'installation de Windows 10 sur tout PC tournant sous Windows 7 ou Windows 8.1 sur lequel l'option de mise à jour automatique était activée. Au total, 6 Go de données étaient téléchargés quelque part sur les ordinateurs à l'insu des utilisateurs.  Ensuite, mi-octobre, des utilisateurs se sont plaints de ne pas pouvoir annuler les notifications de mise à niveau de Windows 10. Le seul choix proposé était soit de démarrer l'installation, soit de la « reporter » à une autre fois. À l'époque, Microsoft avait répondu que cette boîte de dialogue ne s'affichait que sur les machines des utilisateurs qui avaient déjà accepté de passer à Windows 10.

Cependant, à la fin de l'année, la stratégie de mise à jour de Microsoft est devenue « aussi agressive qu'une attaque de malware ». « Cette fois encore, les utilisateurs se retrouvaient devant une fenêtre qui ne proposait pas clairement de refuser la mise à niveau de Windows 10. Sauf que la fenêtre d'installation occupait maintenant à peu près tout l'écran du PC. Même si Microsoft n'a ajouté aucune solution évidente de refuser la mise à niveau, il était possible de rejeter l'invite en cliquant sur le « x » en haut à droite de la fenêtre de notification.

Sans mise à jour, pas d'update de sécurité

En mai, Microsoft est même allé plus loin pour forcer l'installation de Windows 10, trompant les utilisateurs sur le fonctionnement de Windows. En effet, après plusieurs mois, les utilisateurs savaient comment éviter la mise à niveau de Windows 10 en cliquant sur le « x » de la fenêtre. Et Microsoft a modifié l'action de ce bouton. Tout à coup, le fait de cliquer sur le « x » valait comme consentement de la mise à niveau vers Windows 10. Par la suite, il était encore possible d'annuler la mise à jour, mais en appliquant une procédure qui n'était vraiment pas très simple. Et si, pour éviter l'invite, l'utilisateur redémarrait son ordinateur, celui-ci était automatiquement mis à niveau vers Windows 10 après un certain temps, sans son consentement ou sans intervention de sa part.

Pour être juste, la nouvelle fenêtre de mise à niveau n'était pas aussi sournoise. D'abord, Microsoft a changé la fenêtre de notification de mise à jour pour signaler plus clairement ce qui se passait. L'éditeur a également ajouté une toute petite information qui permettait d'annuler la mise à niveau, à condition de pouvoir lire les minuscules caractères du texte. Mais, le changement d'attribution du « x » de fermeture de la fenêtre et le déclenchement de la mise à jour, si l'on n'annulait pas l'invite rapidement, ont énervé les utilisateurs et incité certains d'entre eux à désactiver les mises à jour automatiques dans leurs réglages. Or, si la désactivation des mises à jour empêche l'installation de Windows 10 sur un PC, elle empêche également l'installation des mises à jour de sécurité critiques quand elles sont disponibles, et expose ces PC à des attaques de logiciels malveillants.

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