Lourde amende pour Vade Secure dans l'affaire Proofpoint : 14 M$

Vade Secure, dont le président fondateur et principal actionnaire est Georges Lotigier, a dû revoir son entrée sur le marché américain à cause de ses ennuis juridiques. (crédit : Jacques Cheminat)

Vade Secure, dont le président fondateur et principal actionnaire est Georges Lotigier, a dû revoir son entrée sur le marché américain à cause de ses ennuis juridiques. (crédit : Jacques Cheminat)

Dans une affaire en détournement de secrets des affaires et contrefaçon de droit d'auteur, Vade Secure a perdu le procès intenté par Proofpoint. Le montant du préjudice de 14 millions de dollars est un coup dur pour l'entreprise française qui a déjà beaucoup investi dans les frais d'avocat.

Mauvaise passe pour Vade Secure. Dans l'affaire qui l'oppose depuis deux ans à Proofpoint, l'éditeur localisée dans les Hauts de France (Hem) a été condamnée par la justice américaine. Un tribunal de San Francisco a ainsi reconnu la société coupable de détournement de secrets des affaires et contrefaçon de droit d'auteur et devra verser à son concurrent 14 millions de dollars. 

La bataille juridique entre Vade Secure (ex Vade Retro) et Proofpoint remonte à juillet 2019. Ce dernier a accusé l'éditeur Français d'avoir récupéré du code source et des informations confidentielles par le biais d'Olivier Lemarié, CTO de Vade Secure depuis 2017 et ancien vice-président de Gateway Technology chez Cloudmark racheté en 2017 par Proofpoint. Dans sa plainte, l'éditeur indique ainsi que : « M. Lemarié et Vade Secure ont illégalement copié, utilisé et distribué le code source de Proofpoint protégé par le droit d'auteur dans le logiciel anti-hameçonnage de Vade Secure et ont utilisé les informations protégées par des secrets d'affaires de Proofpoint pour développer, commercialiser, vendre ou offrir à la vente les produits de sécurisation de messageries électroniques de Vade Secure et son futur produit MTA Builder qui est désormais disponible sur le marché ».

Des frais d'avocats très élevés

Empêtré dans son combat juridique contre Proofpoint, la société française a vu son projet de rachat par le fonds américain General Catalyst capoter. Contacté à l'époque par l'AFP, le président fondateur et principal actionnaire de Vade Secure, Georges Lotigier, avait alors indiqué être injustement attaqué et que « la culture d'entreprise de Vade Secure, c'est d'innover. On est 100% clean ».

Cette bataille juridique n'est en tout cas pas neutre en termes d'impact financier pour l'éditeur nordiste. Depuis le début de son combat, le groupe aurait déjà en effet englouti plus de la moitié de son chiffre d'affaires en frais d'avocats, estimé à près de 13 millions d'euros en 2019. Le montant de 14 millions de dollars en dommages s'avère donc colossal au regard des revenus du groupe, estimés sur l'année écoulée à près de 18 millions d'euros.

Un recours éventuel

Contacté pour des précisions, Vade Secure a finalement répondu à notre sollicitation après publication de notre article par le biais d'une déclaration de Georges Lotigier, président et fondateur de Vade Secure : « Bien que nous espérions obtenir gain de cause sur l'ensemble des revendications adverses, nous sommes satisfaits de constater au travers de la décision du jury sur les dommages, que les jurés ont considéré les réclamations de Proofpoint et de Cloudmark comme étant excessives. Nous avons de solides arguments et considérons que Proofpoint/Cloudmark n'a pas suffisamment démontré le bien-fondé de ses affirmations. En tant qu'entreprise dont les valeurs fondamentales sont l'intégrité et l'innovation, nous pensons que ces conclusions ne reflètent pas fidèlement qui nous sommes. Nous allons donc évaluer les recours qui s'offrent à nous concernant ce verdict dans les prochains jours ».

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