Le plan IA du gouvernement entre dans une nouvelle phase

Clara Chappaz, secrétaire d'Etat en charge du numérique et de l'IA, a indiqué que 35 sites seraient mis à disposition pour créer des datacenters dédiés à l'IA. (Crédit Photo : secrétariat d'Etat au numérique et à l'IA)

Clara Chappaz, secrétaire d'Etat en charge du numérique et de l'IA, a indiqué que 35 sites seraient mis à disposition pour créer des datacenters dédiés à l'IA. (Crédit Photo : secrétariat d'Etat au numérique et à l'IA)

A quelques jours du sommet international sur l'IA, le gouvernement a présenté sa feuille de route pour la troisième phase du plan IA. Des sites mis à disposition pour créer des datacenters dédiés, des enveloppes financières pour la formation, l'intégration de l'IA dans le secteur public sont au programme. Des initiatives modestes par rapport aux investissements américains, même si les Les Emirats arabes unis - via le fonds MGX - vont investir de 30 à 50 milliards d'euros en France pour construire des datacenters dédiés à l' IA.

Après avoir échappé à deux censures à l'Assemblée nationale, François Bayrou est parti à l'assaut de l'IA lors d'un comité interministériel dédié à ce sujet. Plusieurs annonces ont été faites à l'issue de la réunion qui s'est déroulée juste avant la tenue du sommet international sur l'IA à Paris les 10 et 11 janvier. Dans le compte-rendu, le premier ministre rappelle les différentes phases du plan IA lancé en 2018 et son bilan, notamment sur le nombre de chercheurs spécialisés en IA et un vivier de start-ups (Mistral, H, Poolside,...). Un exercice d'auto-satisfaction qui ne doit pas faire oublier des levées de fonds faibles pour les start-ups en IA en 2024 et sur la fuite des cerveaux français dans les entreprises américaines.

Pas de quoi freiner l'ambition du premier ministre qui lance la troisième phase du plan IA. Celui-ci comprend notamment la mise à disposition de « 35 sites clés en main » pour créer des datacenters dédiés à l'IA, a expliqué Clara Chappaz, secrétaire d'Etat en charge du numérique et l'IA. L'exécutif entend mobiliser 1200 hectares sur l'ensemble du territoire sans donner toutefois des précisions sur la localisation de ces implantations. Elles devraient être dévoilées lors du sommet de Paris. Pour séduire les sociétés intéressées, le gouvernement met en avant les capacités et le prix de l'électricité, un atout pour des infrastructures très gourmandes en énergie. Il s'engage aussi à réduire le délai pour le raccordement électrique « à 2027 », un élément souvent source de retard dans la création des centres de données.

Une enveloppe financière sous contrainte budgétaire Autre volet du plan IA, la formation devrait bénéficier d'un coup de pouce financier pour les travaux de recherche et le développement de cluster IA sur le territoire. D'ici 2030, la France souhaite former 100 000 personnes. Reste que pour l'ensemble de ses ambitions, l'exécutif est obligé de composer avec des restrictions budgétaires. Si la première phase du plan avait hérité d'une enveloppe de 1,5 Md€, la seconde avait obtenu 1 Md$ et la troisième devrait bénéficier d'un premier budget d'environ 400 M€. Enfin, les Emirats arabes unis vont investir de 30 à 50 milliards d'euros en France pour construire des datacenters taillés pour l'intelligence artificielle, a annoncé l'Elysée le jeudi 6 février au soir l'Elysée. Une goutte d'eau face à l'artillerie lourde des Etats-Unis et le projet Stargate à 500 Md$.

Enfin dernier élément de ce plan, l'accélération de l'adoption de l'IA par l'administration. Plusieurs initiatives ont été annoncées dans ce sens comme un appel à manifestations d'intérêt "Solutions IA pour le public" au 1er trimestre 2025. Il doit permettre de référencer les solutions d'IA disponibles sur le marché en France. Des projets comme Albert, l'IA développée par la Dinum devrait par ailleurs monter en puissance, ainsi que des contrats passés entre Mistral et France Travail ou le ministère des Armées.

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