Dans une interview publiée aujourd'hui par nos confrères du Monde, le directeur général de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, exprime ses inquiétudes sur les risques que la fiscalité sur le capital fait, à son avis, peser sur les entreprises du secteur du numérique. Le groupe qu'il dirige développe des logiciels de conception 3D et de gestion du cycle de vie des produits, utilisés par les grands industriels mondiaux dans tous les secteurs (aéronautique, défense, transport, biens de consommation, sciences de la vie, architecture, ingénierie et construction).
« Une part de rêve »
« Ma préoccupation concerne l'alourdissement de la fiscalité sur le capital, les stock-options et les actions gratuites », pointe Bernard Charlès, en expliquant que « permettre aux cadres d'être actionnaires de leur société, c'est leur offrir une part de rêve ». Sa société a réalisé en 2012 un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros (+9% par rapport à 2011) dont plus de 55% sont réalisés hors du marché européen. Dassault Systèmes est, de loin, le premier éditeur français, réalisant, au total, un chiffre d'affaires cinq fois et demi plus élevé que Murex, l'éditeur de logiciels bancaires qui le suit immédiatement à la 2ème place du classement Truffle 100 France.
Des conséquences sur le secteur de la high-tech
Parmi les 10 000 collaborateurs de Dassault Systèmes, un millier possède une part de capital du groupe, indique Bernard Charlès. Pour ceux qui résident en France, l'entreprise et eux-mêmes devront payer en taxes et en impôts jusqu'à 80% de la valeur de cette part, expose le dirigeant français. Pour les salariés qui « dessinent le futur de l'entreprise », ce n'est pas satisfaisant, estime-t-il. Selon lui, taxer les cessions de capital au-delà de 60%, c'est être « hors course au niveau mondial». Dès lors, pour son groupe, les embauches de cadres dirigeants risquent de se faire ailleurs qu'en France.
Selon le DG de Dassault Systèmes, les responsables qui, au sein des pouvoirs publics, prennent ces mesures fiscales « n'ont pas conscience des conséquences » qu'ils font peser «sur le secteur de la high-tech ». Cela ne permet pas de créer un écosystème favorable, considère-t-il. Dans le secteur du numérique, il craint que ces conditions n'entravent à l'avenir l'édification de groupes tels que Dassault Systèmes qui créent des emplois en France et qui sont en mesure de se développer à l'international.
En octobre dernier déjà, Bernard Charlès avait indiqué que, sans l'augmentation de l'impôt sur les sociétés, son groupe aurait embauché « 200 à 300 ingénieurs de plus en France ».
Le dg de Dassault Systèmes "flingue" la fiscalité française
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