La 3e étude d'IDC sur l'état du cloud en France note une nette augmentation des usages dans les entreprises. Crédit IDC
Après les années d'observation, le cloud passe la vitesse supérieure en France selon la dernière étude réalisée par IDC pour le compte de VMware et d'Accenture.
Selon la troisième édition de l'étude Cloud Index, menée par IDC pour VMware et Accenture, le cloud commence à trouver sa place dans les entreprises françaises. Le cabinet d'études a interrogé 126 entreprises dans les secteurs public et privé (76 et 55 respectivement) dans les principaux secteurs d'activité de l'économie française (banque/assurance, industrie, distribution...). Premier constat : 63% des entreprises de l'étude ont recours au cloud (+15% par rapport à 2012). Et en entrant dans les détails, on s'aperçoit que le cloud privé arrive en tête des projets réalisés par les DSI fin 2013. 53% des responsables informatiques de l'étude ont donc recours au cloud privé, 21% au cloud public et enfin 10% au cloud hybride. Le panel n'est pas énorme (126 entreprises), mais il donne néanmoins une petite idée de l'état du cloud en France.
La pression des métiers qui désirent réduire les temps de déploiement de leurs projets - au risque de les voir aller chercher ailleurs les solutions dont ils ont besoin en mode SaaS - la réduction des coûts, l'augmentation des risques liées à la circulation anarchique de la donnée, ou encore l'audit impossible des solutions SaaS ont amené les directions informatiques à accélérer la transformation de leurs plates-formes pour répondre plus rapidement aux demandes, nous a expliqué Karim Bahloul, directeur études et recherche chez IDC France.
Passer au cloud pour alléger la pression des métiers
La menace du shadow IT, qui n'est plus un mythe en France avec le retour des silos en mode SaaS, a amené les DSI à proposer des catalogues de services pour les métiers (1 entreprise sur 2 dans l'étude a déployé un catalogue fin 2012). Principal intérêt de ces plates-formes logiciels en libre-service, améliorer le dialogue difficile entre les responsables IT et les métiers. L'automatisation des services a également progressé même si la refacturation reste toujours en retard. Ces initiatives reposent sur des solutions privées avec pour certains - 16% - un débordement ponctuel sur un cloud public. Le chiffre est encore faible pour le cloud hybride mais cette solution permet de tenir les délais en cas de surchauffe du SI.
Les entreprises françaises semblent donc enfin s'intéresser au cloud - sous toutes ses facettes - mais les budgets alloués sont encore modestes : 6 à 7% des budgets au global selon l'analyste d'IDC. Soit des investissements de 2,6 milliards d'euros en 2013 si on considère que 47 milliards d'euros ont été investis dans les systèmes d'informations la même année. La croissance du cloud atteint toutefois 30% sur un an, selon M. Bahloul. Et fin 2013, 73% des DSI interrogés pour l'étude déclarent évaluer les opportunités du cloud contre 54% en 2012. Pour autant, tout n'est pas rose au pays du cloud, et certains programmes ratent leur cible. « Les catalogues de services doivent être mis en place pour répondre aux besoins des utilisateurs », avance ainsi l'analyste d'IDC. Une évidence qui doit parfois être rappelé dans certaines DSI qui mettent des bâtons dans les roues des métiers pour gagner du temps : formulaire kafkaïen pour les demandes de développement, bataille pour imposer un chef de projet issu de l'informatique et surtout pas des métiers, développement interne alors que des solutions externes sont parfaitement adaptées et rodées aux besoins des équipes. Cloud ou pas cloud, les relations entre les métiers et les services informatiques n'ont jamais été aussi tendues.
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