Les dirigeants de CloudFabrix bien décidés à emmener leur dernière start-up vers les sommets de l'AIOps et de l'observabilité. (Crédit S.L.)
Spécialisée dans l'analyse et l'intelligence applicative, la start-up CloudFabrix fournit aux responsables informatiques et au personnel d'exploitation des informations sur le fonctionnement des applications entre les différentes couches et domaines. Une sorte de combinaison de l'observabilité, l'AIOps et l'automatisation.
Installée à Pleasanton, en Californie, l'équipe à l'origine de CloudFabrix a comme particularité d'avoir lancé plusieurs start-ups ces dernières années, dont trois (Cloupia, Pari Networks et Jahi Networks) ont précédemment été rachetées par Cisco. Fondé en 2015 par Raju Datla (CEO), Raju Penmetsa (CTO), Bhaskar Krishnamsetty (CPO) et Satyan Raju (CDO), CloudFabrix est à l'origine du concept baptisé Robotic Data Automation Fabric (RDAF), qui entend répondre à une problématique particulière dans les entreprises : la préparation des données avant leur exploitation avec des outils analytiques. En raison de la complexité et du volume croissant des pipelines de données, l'acquisition, le nettoyage, la contextualisation et l'analyse statistique en temps réel étaient devenus difficiles à réaliser avec des moyens manuels. Cependant, une cohorte de technologies a émergé pour rendre opérationnelle cette automatisation des flux de données en mode AIOps.
L'équipe de Cloudfabrix a déjà créé et revendu trois start-ups à Cisco. (Crédit S.L.)
« Nous proposons une plateforme d'opérations IA prêt à l'emploi centrée sur les données [...] C'est la vision que nous avons commencé à développer en 2015 [lors de la création de CloudFabrix]. Bien sûr, en 2018, Gartner a inventé ce terme AIOps et maintenant c'est ainsi que cette activité est nommée », nous a expliqué Shailesh Manjrekar, CMO de CloudFabrix, lors d'un IT Press Tour dans la Silicon Valley. « Faire un projet d'IA dans un petit POC, c'est une chose, le rendre opérationnel à l'échelle dans un exemple du monde réel, c'est moins bien, et c'est l'opportunité que nous avons vue avec CloudFabrix. Comment pouvons-nous utiliser l'IA pour améliorer l'opérationnalisation des pipelines de données ? » Dans son métier, la start-up appelle ça le RDA, l'automatisation robotisée des données, une plateforme capable d'automatiser les flux de données provenant de sources disparates. Un mode opératoire proche du RPA, mais le RDA associe des bots low code épaulés par de l'intelligence artificielle pour automatiser les processus de collecte, de nettoyage, de validation, d'extraction, d'enrichissement des métadonnées, de traitement et d'intégration des données. Plutôt que de remplacer les systèmes ETL et ELT traditionnels, le RDA les complète en améliorant l'accès et le partage des données dans des environnements distribués. Comme elle augmente la disponibilité et la qualité des données pour toutes les formes d'applications commerciales, lorsqu'elle est associée au RPA et à l'automatisation, le RDA s'avère un très puissant instrument d'automatisation.
Disponible en local ou dans le cloud, la plateforme de CloudFabrix repose sur des microservices. (Crédit S.L.)
Big data et apprentissage automatique
Le RDA est souvent associée à l'AIOps, la combinaison du big data et de l'apprentissage automatique pour automatiser les processus d'exploitation analytique des données. Avec sa plateforme RDAF, CloudFabrix vient unifier l'observabilité, l'AIOps et l'automatisation. « Vous pouvez automatiser des activités AIOps essentielles comme la découverte de métadonnées de données, l'analyse de la qualité des données, l'enrichissement des données, l'intégration des données, les remèdes aux incidents et bien plus encore », explique la start-up.
« L'observabilité est un domaine très riche. Le client typique a entre 5 et 10 outils d'observabilité, et ce qui en résulte, c'est que ça devient une sorte de tsunami avec une multitude de bruits d'alerte. Il s'agit ensuite de trouver l'aiguille dans la botte de foin. C'est donc le défi de la sécurité de l'observabilité, et aussi de votre SIM, vous ne pouvez pas tout mettre en place avec un simple environnement Zero Trust », explique le responsable marketing de CloudFabrix.
Avec ses bots, CloudFabrix vient aider les responsables informatiques et le personnel d'exploitation à régler très rapidement les dysfonctionnement du SI. (Crédit S.L.)
La plateforme RDAF de Cloudfabrix repose sur des microservices, cela signifie que tout peut être déployé en local ou en mode hybride, avec un control plane dans le cloud et des données qui restent sur site afin de répondre à des réglementations comme le RGPD. La start-up appelle ce mode opératoire les données distribuées, c'est-à-dire qu'aucun type de données ne quitte le datacenter du client. La solution de CloudFabrix peut également être déployée dans AWS - elle est présente sur AWS Marketplace - et fonctionne sur des instances EC2 ou serverless. Et comme la solution est basée sur des microservices, elle peut également s'installer sur n'importe quelle distribution Kubernetes. La plateforme RDAF cible, en fait quatre défis, en particulier celui de l'intégration des données avec l'utilisation de 1 000 bots pour s'interfacer avec Kafka par exemple. Le second concerne le problème de la qualité des données. Il faut disposer de pipelines capables de prendre les données, de les normaliser et de les enrichir. Le troisième défi concerne le manque de compétences. Tout le monde n'est pas familiarisé avec les opérations de données et l'utilisation de Python et de JavaScript. Et le dernier défi concerne les silos de données avec des flux provenant de la périphérie, du point de vente et d'un certain nombre d'environnements. Comment rassembler tout cela ? CloudFabrix utilise son data fabric distribué.
Pour se distinguer de ses principaux concurrents (DataDog, Dynatrace, LogicMonitor et PagerDuty), CloudFabrix met en avant sa capacité à cartographie les services pour faire une différenciation des applications. La start-up propose aussi un service de renseignement sur les logs à destination des CISO et des DevOps. On trouve ensuite l'analytique composable, c'est la capacité de mélanger et d'assortir n'importe laquelle de ces services : des tableaux aux pipelines aux services, pour rechercher la cause des dysfonctionnements.
Pour développer son activité, CloudFabrix a noué de nombreux partenariats avec des éditeurs et des distributeurs. (Crédit S.L.)
Pour commercialiser sa plateforme, CloudFabrix a noué des partenariats stratégiques avec Cisco, DXC, HPE et IBM. Des discussions sont également en cours avec Dell. « IBM et Cisco utilisent notre SDK pour créer leurs propres bots », nous a précisé Shailesh Manjrekar. La start-up travaille également avec des intégrateurs et des revendeurs. Si le siège social de CloudFabrix est situé à Pleasanton, en Californie, la société possède des filiales en Inde et au Royaume-Uni. La start-up qui a déjà levé 25 millions de dollars s'attend à une énorme croissance en 2023. Elle annonce déjà près de 500 clients dans la fiance, le secteur hospitalier (les centres Kaiser aux États-Unis), l'industrie (Tata en Inde) ou encore le conseil (Varutra).
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