Selon l'ANFR (Agence Nationale des Fréquences), plusieurs bandes de fréquences sont déjà allouées à la 5G. Bien sûr, la bande des 3,5 GHz (3,4/3,8 GHz) - identifiée comme la bande coeur de la 5G - présente un excellent compromis entre la largeur de bande et les possibilités de couverture. C'est d'ailleurs sur cette bande que les quatre opérateurs ont investi plus de 2,8 Mds € en octobre dernier. Dans le détail, Orange s'est accaparé du plus gros morceau (90 MHz) en déboursant 854 millions d'euros, suivi de SFR (80 MHz) avec 728 M€, puis Free Mobile et Bouygues Telecom obtenant tous deux un bouquet de 70 MHz pour un montant total de 602 M€.
Une autre bande est attribuée à la 5G, c'est celle des 26 GHz (ondes très resserrées dites millimétriques) qui devrait permettre de déployer des services à ultra haut débit et à très faible latence pour des usages btob (réseaux d'entreprises dédiés) plutôt à faible portée et pour une couverture limitée. Selon l'Arcep, à ce jour, seule la bande 26,5/27,5 GHz (1 GHz) est libre et peut être utilisée dès 2020. Par la suite, l'intégralité de la bande devrait être rendue progressivement disponible, sous réserve de conditions de coexistence avec les services de radioastronomie et d'exploration de la terre. Des travaux sont aussi en cours pour évaluer l'utilisation partagée du spectre à 26 GHz entre les systèmes 5G et les stations terriennes des services par satellite dans la bande 25,5/27 GHz de façon à éviter un impact significatif sur la couverture et le déploiement 5G dans cette bande.
La 5G des villes et la 5G des champs
De même, les opérateurs pourront également faire de la 5G dans la bande des 700 MHz (bande utilisée jusqu'en 2015 pour la diffusion de la TNT et exploitée depuis par la 4G) qui se distingue par sa large couverture mobile et sa bonne pénétration à l'intérieur des bâtiments, mais cette bande, qui serait privilégiée pour les zones rurales, offre des débits moindres, équivalents à ceux de la 4G. De ce fait, certains y voient déjà une mini fracture se dessiner entre la 5G des champs avec la bande des 700 MHz et la 5G des villes avec la bande des 3,5 GHz. Selon certains de nos interlocuteurs, il n'y aurait d'ailleurs pas une grande volonté de la part des opérateurs d'installer la 5G dans la bande des 3,5 GHz en zone rurale, d'autant qu'il faudrait multiplier les antennes pour obtenir une couverture optimale même si l'Arcep leur impose une part de 25 % des sites que les opérateurs doivent équiper avec les fréquences 3,5 GHz en zone rurale ou industrielle. Enfin, pour la prochaine décennie, sont étudiées les bandes des 42 GHz et 66/71 GHz pour la 5G, mais il faudra tenir compte de l'harmonisation internationale, un point qui a été abordé lors de la dernière conférence mondiale des radiocommunications (CMR) qui s'est tenue en novembre 2019.
La 5G se joue sur plusieurs bandes de fréquence
Samsung, AWS, Google Cloud et Microsoft Azure sont déjà les quatre partenaires à avoir répondu à la création du 5G Design Center de l'ESN Sopra Steria. 5G Design Center est en quelque sorte un hub pour promouvoir les usages 5G, notamment autour de l'Edge Computing. « La 5G n'est pas seulement une nouvelle radio, mais c'est aussi une nouvelle architecture Edge Computing », comme le souligne Charles Praud, directeur de l'offre 5G chez Sopra Steria. Fin connaisseur de la 5G, Charles Praud a sorti, à ce titre, un livre en 2019 sur la 5G intitulé : Comment intégrer la 5G à votre stratégie ?. Le dispositif 5G Design Center se veut être ouvert et agnostique, d'autres partenaires pourront le rejoindre à l'avenir, de même, ce hub regroupe des experts et des compétences du groupe pluridisciplinaires (télécoms, numériques, IA, métier, etc.). Derrière ce hub, l'ESN met en avant le rôle de la technologie disruptive 5G MEC (MultiAccess Edge Computing), laquelle est déjà supportée par les partenaires stratégiques du cloud public cités précédemment. Dans ce cas, la 5G est un vecteur pour distribuer le cloud public au plus près des usages, pour démocratiser l'Edge Computing à grande échelle.
Prenons l'exemple de l'accord récemment signé, en décembre dernier, entre Vodaphone et AWS via son offre Wavelength (MEC 5G), l'objectif est de fournir une grande zone de latence ultra-faible autour de Londres et de permettre à des développeurs de créer des applications nécessitant une connectivité à faible latence pour les appareils mobiles et les utilisateurs finaux. De nombreuses expérimentions 5G MEC sont déjà menées aux Etats-Unis dans la santé par exemple, d'autres suivront peut-être en Europe avec la France. Charles Praud souligne qu'il n'y pas encore d'offres dans l'hexagone. La mécanique pourrait toutefois s'accélérer avec le récent appel d'offres du Ministère de l'Intérieur avec son projet de Réseau Radio du Futur (RRF) qui consiste à substituer son propre réseau jugé obsolète (Tetrapol équivalent à la 5G) à un système national de communication mobile haut débit axé sur deux opérateurs, et ce, à destination des services de sécurité et de secours. Avec ces technologies 5G combinées au cloud, Sopra Steria voit enfin une véritable concrétisation des usages et des promesses du temps-réel autour de la Smart Vision, du collaborateur augmenté et du Machine to Machine. Notons enfin que le 5G Design Center est déployé dans tous les pays auxquels l'ESN opère.
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