L'open world Forum veut s'ouvrir aux usages numériques

L'évènement annuel du logiciel libre à Paris, l'OpenWorldForum, s'est ouvert le 11 octobre 2012, avec un parcours dédié aux DSI, l'OpenCIOSummit.

Après avoir transformé les infrastructures, le logiciel libre se veut aujourd'hui au coeur des usages numériques, tant personnels que professionnels. Sur ce sujet, plus de 200 intervenants de 5 continents s'expriment au cours des deux jours de l'Open World Forum (OWF). Cet événement annuel de la communauté du logiciel libre s'est ouvert le 11 octobre 2012 à l'Eurosite avenue George V à Paris. Un des vingt parcours proposés a été dédié aux DSI, l'OpenCIO Summit. D'autres parcours ont été davantage techniques ou, au contraire, culturels.

Patrice Bertrand, président de l'Open World Forum, a souligné la place centrale du logiciel dans les usages numériques. Pour lui, le logiciel libre est essentiel dans la révolution numérique, en permettant de pouvoir contrôler les logiciels utilisés quotidiennement « de notre voiture à notre pacemaker ».

Fleur Pellerin, porteuse d'une ambition gouvernementale

Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'économie numérique, a ouvert cette manifestation en se réjouissant que cette édition de l'événement soit centrée sur l'utilisateur final. Pour elle, le numérique a changé la vie tant personnelle que professionnelle. « Mon souhait est de transformer le progrès technique en progrès économique, environnemental et social », a-t-elle souligné, saluant de nouvelles possibilités telles que le télétravail. « Le gouvernement a annoncé hier la création d'un grand quartier numérique à Paris (ou en proche banlieue) qui deviendra ainsi une capitale mondiale du numérique. Je suis fière de porter ce projet », a-t-elle ajouté. Le numérique sera également au coeur d'un nouveau programme stratégique de l'action gouvernementale. L'ouverture des formats comme les logiciels libres en feront partie.

«Je veux aussi qu'il y ait un véritable droit au numérique », a insisté la ministre déléguée. La fracture numérique est ainsi encore aujourd'hui surtout économique et elle a salué les nombreuses initiatives associatives locales pour lutter contre cette fracture. En 2013, une loi d'« habeas corpus numérique » sera également portée au Parlement : protection de l'identité comme des droits individuels et neutralité d'Internet y seront notamment affirmées.

Un village numérique à Paris

«Le partage grâce au numérique, idée au coeur du logiciel libre, fonde une idée renouvelée du progrès », a souligné Jean-Paul Planchou, vice-président de la Région Ile-de-France en charge du développement économique, de l'innovation et des nouvelles technologies, qui est intervenu à la suite de la ministre. La région Ile de France apprécie l'arrivée du « village numérique » à Paris mais fait déjà du numérique un axe fort de son intervention dans les lycées.

Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris en charge de l'innovation, de la recherche et des universités, a souligné la réussite de l'Open World Forum et sa renommée internationale : « il y a un enjeu réel à démontrer au monde que Paris est la capitale européenne du numérique. Londres communique beaucoup sur le sujet, avec 1 200 start-up pas toutes dans le numérique et 120 000 emplois, mais Paris possède 1 800 start-up uniquement dans le numérique avec 420 000 emplois. » Au delà des technologies ouvertes, le logiciel libre est précurseur aussi de l'Open Innovation.

La création d'un village numérique va dans le même sens, complétant les 100 000 m² dédiés aux incubateurs de start-up, pour jouer « l'effet cluster ». « Cette compétition est une compétition pour l'attractivité du territoire » explique l'élu.

Les pigeons « #geonpi » s'invitent à l'OWF

Le problème de Paris et de la France reste le manque de capitaux aidant au développement des start-up, a cependant regretté Jean-Louis Missika. « La taxation des plus-values telle qu'elle est aujourd'hui envisagée par le gouvernement ne va pas dans le bon sens », a déploré l'adjoint au maire de Paris.

Fleur Pellerin, rompant avec les usages, a souhaité répondre sur ce point à Jean-Louis Missika. Elle a souligné l'écoute du gouvernement sur ce sujet et a notamment reconnu l'utilité sociale du capital risque. La plus-value sur une entreprise créée sera ainsi traitée différemment du capital de rente et d'héritage dans la Loi de Finances 2013 qui va être déposée au Parlement.

Jean-Luc Beylat, président du pôle de compétitivité dédié au numérique Systematic Paris Région, a beau représenter les entreprises innovantes, il n'a pas souhaité poursuivre la polémique. Il a préféré souligner le dynamisme du groupe « logiciel libre » au sein du pôle dont le rôle est d'animer la communauté locale du logiciel libre pour aider l'émergence tant des technologies que des usages, tant des start-up que des emplois croissants du logiciel libre dans les grandes entreprises. « Le logiciel libre permet l'accès à un gigantesque cerveau collaboratif », explique-t-il.

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