Un grand nombre de villes ont déjà déployé des capteurs, notamment dans le mobilier urbain. (Crédit D.R.)
Selon une enquête mondiale réalisée cet été par IDC, la majorité des entreprises considère que l'IoT est stratégique pour leur avenir, mais la plupart d'entre elles conservent encore une approche très disparate de sa sécurité.
Pour sa dernière étude sur l'IoT, IDC a interrogé plus de 4 500 entreprises de 100 salariés et plus dans 27 pays. Les résultats mettent en évidence les promesses de l'Internet des Objets et les freins qui retardent son développement. Les technologies IoT pourraient contribuer à la croissance de nombreuses industries, mais celles-ci ne sont pas suffisamment plug-and-play. « 56 % des entreprises ont inclus l'IoT dans leurs plans stratégiques pour les deux ou trois prochaines années », a commenté Carrie MacGillivray, analyste chez IDC, dans une émission diffusée sur le Net. Mais l'état d'adoption reste très variable selon les secteurs. Les entreprises manufacturières, de même que les entreprises de distribution et de services financiers - l'assurance en particulier - sont celles qui investissent le plus dans ces technologies. « L'adoption est plus lente dans les administrations, les entreprises du secteur de la santé et les services publics », précise IDC.
Ce décalage s'explique en partie par le fait que ces secteurs doivent s'assurer que ces nouveaux systèmes sont conformes à la réglementation, en particulier dans la santé. Et, même si les vendeurs font la promotion de « villes intelligentes » et de leurs innombrables systèmes IoT intégrés, la plupart des administrations se contentent pour l'instant de déployer des solutions ponctuelles », a précisé Carrie MacGillivray. De manière générale, leurs plus grands défis pour ce déploiement à plus grande échelle de l'IoT concernent la sécurité et la vie privée. Pour leurs systèmes IoT, la plupart ont adopté des approches « ad hoc », c'est-à-dire qu'elles ont protégé les dispositifs individuels en utilisant des pare-feu. Cependant, 23 % des répondants ont déclaré avoir intégré leurs processus de sécurité dans les flux de travail IoT. « Mais, aucune approche ne domine pour l'instant », a déclaré l'analyste.
Des serveurs en bordure de réseau
Les répondants à l'enquête ont pointé une autre difficulté : trouver des personnes ayant les bonnes compétences professionnelles. C'est un point crucial, en particulier les entreprises ont besoin de savoir comment traiter la quantité de données remontées à partir de ces systèmes. Par ailleurs, la plupart d'entre elles n'ont pas recours à l'Edge Computing, des unités de traitement en bout de réseau situées au plus près des capteurs. Or, selon IDC, « c'est peut-être un des aspects les plus importants de l'Internet des Objets ». La majorité des entreprises ayant déployé des dispositifs IoT, les utilisent uniquement pour recueillir des données qu'elles font traiter ensuite dans le cloud ou dans un datacenter.
« Ce n'est pas la meilleure façon d'utiliser l'IoT », a encore déclaré Carrie MacGillivray. Certes, une analyse en profondeur des ensembles de données à long terme peut faire émerger des pistes nouvelles, mais la surveillance en temps réel peut permettre aux systèmes IoT de prendre des mesures correctives en cas de panne ou de danger. À condition d'avoir, pour cela une informatique adaptée, soit au niveau des appareils soit au niveau des passerelles. « Plus les données sont traitées rapidement, plus leur valeur augmente », a déclaré l'analyste. Une analyse effectuée au plus près de la source réduit également le besoin de bande passante pour transporter les données vers le cloud. De gros fabricants comme Cisco Systems, Dell, IBM et Intel poussent vers le développement de l'Edge Computing, mais la plupart des utilisateurs d'IoT ne se sont pas encore emparés de ces solutions. Cependant, selon l'enquête d'IDC, au moins 43 % d'entre eux ont recours à l'Edge Computing pour traiter une petite partie de leurs données.
Le traitement des données externes progressent lentement
IDC fait également remarquer que jusqu'à présent la plupart des adoptants de l'IoT utilisaient ces systèmes en interne pour améliorer leurs opérations et accélérer la mise sur le marché de leurs produits et services. Mais peu utilisent l'IoT d'une manière visible pour leurs clients. En ce sens, l'enquête d'IDC fait écho à une étude réalisée par Gartner à la fin de l'année dernière, où il apparaissait que 40 % des entreprises ayant recours à l'IoT l'utilisaient pour augmenter leurs recettes ou offrir à leurs clients une meilleure expérience. L'étude de Gartner prédisait qu'en 2016, les déploiements se déplaceraient vers l'extérieur, mais les chiffres d'IDC montrent que cette évolution sera plus lente que prévu.
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