Itway gonfle son capital pour s'adapter à l'allongement des délais de paiements

« Nos clients revendeurs payent de plus en plus tard les commandes qu'ils nous passent, tout comme leurs propres clients les font attendre. En moyenne, nous recevons leurs règlements 15 à 20 jours après la date initialement prévue. D'un autre côté, nos fournisseurs nous imposent des délais de paiement assez stricts », regrette Sébastien Asseman, le dirigeant d'Itway France. Face à cette situation qui concerne l'ensemble de ses filiales, la maison mère italienne du grossiste spécialisé dans la sécurité informatique a décidé de procéder à une augmentation de capital de près de 40%. L'opération lui a permis de faire entrer dans ses caisses 9,3 millions de dollars (6,4 millions d'euros) en vue de financer ses besoins en fond de roulement (BFR).

Les difficultés d'Itway à se faire payer en temps et en heures ne constituent pas un cas isolé et concernent des entreprises évoluant dans tous les secteurs d'activités. En effet, d'après le dernier baromètre d'Atradius sur les pratiques de paiement réalisé en février 2011, la durée de règlement moyenne en France atteint 34 jours. Elle s'est ainsi allongé de quatre jours comparée à l'édition précédente de ce baromètre. Selon Atradius, ces résultats suggèrent que les effets positifs de la LME sur le BFR des entreprises l'année dernière ont été atténués par une reprise économique modeste, avec pour conséquence des retards de paiement en augmentation.

Une amélioration incertaine

« J'espère que ce phénomène va aller en s'atténuant. Nous essayons de ramener nos clients à la raison et ils font de même avec leur clients », indique Sébastien Asseman. Mais si l'on considère que les délais de paiement ont tendance à s'allonger en cas de difficultés économiques, leur raccourcissement reste encore incertain. Jeudi dernier, la banque de France a en effet revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'économie française. Elle ne sont plus que de 0,4% pour le second trimestre 2011 alors que le début de l'année avait démarré en fanfare avec une progression de +1%.