Exemple 1 : la fin d'un modèle économique

Le marché de la maintenance informatique a fondu à mesure que la durée de vie des matériels s'est réduite. Concrètement, la maintenance va rarement au-delà du délai de la garantie constructeur, ce qui n'en fait pas une source de chiffre d'affaires et de marges additionnelles.

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Selon le SYNTEC Numérique, la maintenance des matériels informatiques ne représente que 5% du marché total des logiciels & services, soit environ 2 milliards d'euros sur plus de 42. Si la proportion paraît faible, cela a au moins deux explications : d'une part, le chiffre d'affaires réel de la maintenance informatique n'a jamais été identifié ; d'autre part, la durée de vie des matériels informatiques a si fortement diminué que leur remplacement par du neuf est moins onéreux. Bien sûr, ce n'est pas le cas pour les solutions logicielles, notamment les plus coûteuses.

Le « trop fiable » : un handicap ?

Au milieu des années 90, Distributique avait interrogé les principaux constructeurs de matériels informatiques pour savoir comment ils pensaient développer leurs ventes. La plupart d'entre eux a eu la même réponse : nos produits sont trop fiables et ont une durée de vie trop longue, les renouvellements ne sont donc pas suffisamment nombreux.
Le concept de « l'obsolescence programmée » était déjà en train d'occuper les équipes de R&D des grandes marques. Le but visé était clair : comment arriver à concevoir des composants dont la durée de vie serait limitée à 18, 24 ou 36 mois ?
La durée de vie des PC et des imprimantes a logiquement fortement chuté depuis, passant de plus de cinq ans à moins de trois.
Par définition, la manne de la maintenance, censée être partagée entre les revendeurs et les tiers-mainteneurs, a disparu : le périmètre s'est réduit à la garantie constructeur.

More and Moore

La règlementation fiscale a suivi : la durée d'amortissement des PC est passée de cinq à trois ans. Dans le même temps, la loi de Moore, édictée dès 1965 par l'un des fondateurs d'Intel, Adam Moore, s'est complètement vérifiée : durant les quatre décennies suivantes, la puissance des puces a doublé tous les deux ans.
Quel intérêt y aurait-il pour les entreprises à maintenir des matériels qui deviennent obsolètes quasiment aussitôt qu'on les achète ?
Aujourd'hui, les industriels du PC estiment que la loi de Moore a elle-même sa propre limite : il n'existerait pas aujourd'hui de solution pour que cette progression phénoménale de la puissance se poursuive après 2017.

Les matériels informatiques redeviendront-ils alors « maintenables » ? Le second volet de ce dossier évoquera le cas des machines qui ont conservé une durée de vie supérieure à 10 ans, comme les imprimantes matricielles.

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