L'équipe de CloudFabrix a peaufiné sa stratégie pour coller aux besoins de ses partenaires, notamment Cisco, dans le domaine de l'observabilité. (Crédit S.L.)
Malgré le contretemps du rachat de Splunk par Cisco, CloudFabrix poursuit le développement sa plateforme d'observabilité et compte se différencier avec des capacités AIOps de pointe appliquées à la topologie en temps réel, les interfaces conversationnelles et l'automatisation des tâches opérationnelles.
Un an après notre première rencontre à Pleasantown, en Californie, CloudFabrix a profondément revu sa feuille de route pour coller un peu mieux aux desiderata du marché de l'observabilité, et notamment ceux de ses principaux partenaires IBM et Cisco. Mais patatras, ce dernier a annoncé en septembre dernier le rachat de Splunk, pour renforcer ses capacités FSO (Full Stack Observability) reposant sur AppDynamics et ThousandEyes. Malgré cet accroc, CloudFabrix a poursuivi le développement de son moteur d'observabilité en misant sur l'AIOps avec son concept Data Fabric - à ne pas confondre avec celui de NetApp - et l'IA générative avec un assistant baptisé Macaw.
La start-up fondée en 2015 par Raju Datla (CEO), Raju Penmetsa (CTO), Bhaskar Krishnamsetty (CPO) et Satyan Raju (CDO), CloudFabrix entend aujourd'hui consolider les données télémétriques (logs, traces et métriques) de tous les environnements pour apporter une visibilité unifiée des opérations IT, et proposer des recommandations, voir même une automatisation des réponses en mode AIOps. Avec des datacenters de plus en plus diversifiés et complexes, les entreprises se tournent aujourd'hui vers l'AIOps pour gérer plus efficacement leurs opérations d'infrastructure en faisant abstraction de la complexité sous-jacente tout en se concentrant sur les résultats métiers, au lieu de se contenter de suivre les mesures informatiques. En outre, l'adoption de capacités AIOps devrait s'améliorer à mesure que la taille des entreprises augmente, les entreprises de taille moyenne (250 à 1 000 employés) devant être les utilisateurs les plus " agressifs " de l'AIOps, selon le cabinet IDC. Rappelons que le terme AIOps a été inventé en 2016 par le cabinet d'études Gartner dans le Market Guide for AIOps Platforms.
Data Fabric fonctionne comme un bus de données horizontal à travers tous les niveaux et toutes les applications pour collecter, mesurer, observer, contrôler et automatiser le comportement de l'environnement informatique.
"Notre objectif est de donner aux entreprises la possibilité de voir comment elles allouent les ressources pour les opérations informatiques, comment elles les exploitent et les utilisent efficacement dans leurs datacenters et leurs clouds", nous a expliqué Shailesh Manjrekar, directeur du marketing chez CloudFabrix. Cependant, les environnements IT modernes présentent de nombreux défis à savoir des systèmes complexes et distribués combinant des ressources locales, cloud et edge; des silos de données difficiles à surveiller ; la remontée de très nombreux faux positifs noyant les opérateurs et masquant les véritables problèmes ; et enfin un temps de réaction trop long devant les incidents. Sans surprise CloudFabrix propose une feuille de route proche de celle présentée par Splunk l'été dernier. En effet, ce dernier ne se limite plus à la sécurité et entend suivre les logs, les métriques, les événements, les secrets et les traces pour découvrir les problèmes IT avant qu'ils n'entraînent une interruption des services. "C'est devenu la priorité numéro un des responsables informatiques. Ils doivent consolider les données, sinon cela entraînera des problèmes plus importants.
Consolidation des données à grande échelle
Pour relever ces défis en matière d'exploitation, CloudFabrix propose donc une plateforme baptisée Data Fabric matinée d'AIOps effectuant une cartographie en temps réel des dépendances entre les applications, l'infrastructure et les composants réseau dans le cloud et on-premise. Et pour afficher une visibilité unifiée des différents environnements (voir slide ci-dessus) et assurer une gestion affinée des incidents, CloudFabrix réalise la corrélation des logs, des métriques et des traces provenant de divers outils de surveillance. La clef de voûte des solutions AIOps de CloudFabrix est sa capacité à ingérer à grande vitesse des milliers de sources de données de surveillance, et à transformer les logs, métriques et traces à des fins d'analyse en local ou dans un cloud (privé ou public). Selon M. Manjrekar, il est essentiel de rassembler ces données pour combler les lacunes en matière de visibilité. Sur le plan architectural, la structure de données de Cloudfabrix utilise une approche de flux d'événements plutôt que les modèles traditionnels d'extraction et de chargement. Elle évolue de manière élastique pour traiter plus d'un million d'événements par seconde.
Avec son assistant GenAI, la start-up ajoute la possibilité d'effectuer des requêtes rapides, de générer des rapports et de connecter des pipelines via une interface conversationnelle.
Introduit en juin 2023, le chatbot Macaw vient fluidifier les échanges en langage naturel pour toutes les questions/réponses liées aux performances et aux caractéristiques d'un système, qui est un processus complexe, tel que l'infrastructure d'une société de télécommunications ou les composants informatiques d'un détaillant en ligne. Le catalogue du fournisseur compte plus de 1 000 "bots" spécialisés, permet de connecter rapidement de nouvelles sources de données. Elle propose également de charger des pipelines de télémétrie via les API OpenTelemetry ainsi que des protocoles personnalisés et peut même travailler avec la plateforme FSO de Cisco.
Signalons pour conclure que CloudFabrix a signé plusieurs contrats, dont un opérateur de télécommunications, et s'est rapproché de la partie conseil d'IBM pour promouvoir sa solution Cloud Fabrix. Le modèle de commercialisation de la start-up passe par des intégrateurs tels que DXC, Wipro ou WWT.
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