CIR : CD Concept, un éditeur menacé de disparition en cas de redressement

 Une présentation du progiciel ProGest

Une présentation du progiciel ProGest

Dans la famille « victimes du CIR » nous dressons cette fois le portrait d'un éditeur de petite taille, CD Concept. Intéressant, car moins visible que les grandes ESN-SSII ou les éditeurs bien représentés par de puissants syndicats professionnels.

CD Concept est vraiment petit, moins de 300 000 euros de chiffre d'affaires, mais très spécialisé. Cet éditeur diffuse le progiciel ProGest, qui assure le suivi des projets de chantiers. Au départ, en 2001, ProGest était utilisé par l'industrie pétrolière, il a d'ailleurs été co-financé par Shell et Technip. A partir de 2006, l'industrie pétrochimique, l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique l'ont également choisi. En 2008, c'était autour du BTP.

Cette année là, le fondateur Sami Benelhadjsaïd commence à recruter, jusqu'alors il avait tout fait seul. En 2009 toujours, il demande un CIR. « Essentiellement pour pouvoir recruter et me développer, avec la création et le développement de ProGest j'entre parfaitement dans les critères. Pour moi, le CIR permet de financer 20 à 30% des postes créés, il me reste par l'activité à trouver le reste ».

"j'ai toujours été bénéficiaire"

CD Concept obtient son CIR en 2010, 2011, 2012 et 2013. Quatre paiements pour un total de 100 000 euros. « Ils se déduisent de mon IS, car j'ai toujours été bénéficiaire et je n'ai jamais demandé de crédit. Nous sommes une entreprise saine, sur les cinq salariés il y a d'ailleurs une DAF, ce qui a permis de toujours tenir les comptes et les dossiers au carré ».

« Le CIR ne représente que 5 à 6% du CA, pour nous, il s'agit d'un coup de pouce, ce n'est en aucun cas un support à l'activité ». Toutefois, en 2012, la société subit les contre coups de la crise et doit licencier. Elle dépose néanmoins un dossier auprès d'Oséo et augmente le capital pour assurer de nouveaux développements logiciels.

Il voit débarquer un contrôleur des impôts

C'est là où l'aventure se complique. Le chargé d'affaires d'Oséo renvoit sèchement (à son goût) le patron de CD Concept et sa demande. Les licenciements coutent cher. Mais fin août 2013, Sami Benelhadjsaïd dépose une nouvelle demande de CIR... et reçoit un rendez-vous du fic pour une inspection. Dix jours plus tard, le 12 septembre il voit débarquer un contrôleur des impôts. Son arrivée a mobilisé la société 15 jours pour préparer les dossiers, remettre au bon format tous les mails, bref justifier les demandes de CIR.

Les choses en sont là. Sami Benelhadjsaïd attend le résultat du contrôle. Pas rassuré. « S'il aboutit à un redressement sur quatre ans, je  ne pourrais pas suivre et devrait mettre la clé sous la porte. On tire sur une ambulance. Je ne suis pas en situation de subir un redressement. Si c'est le cas j'irai pointer à l'ANPE. »

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